La nuit des Pakehas

Dave nous avait dit : « and if you don’t know exactly what to do on saturday evening you can come in Hamilton. It’s not so far from Taupo… 1h30…more or less. It’s a party with some friends. A kiwi party. It’s nice. »

Après ça il était parti sur Auckland, nous de Rotorua, devions filer le lendemain à Taupo, censé être le camp de base d’une expédition vers l’alpine track du Tongariro.

Dave nous avait dit que la maison était dans le quartier Vaucluse, rue du Ventoux… comme si ça suffisait pas d’avoir un décor de carte postale il fallait en plus évoquer notre bout du monde pour eux, ce morceau lunaire posé en provence…

Alors de forêts en jeyzers et de trous souffleurs en water falls, on y était arrivés à Taupo, sans vélos et sous le ciel temporairement bleu.

C’était la veille de l’Ironman. le parc à vélos était rempli de centaines de machines à bouffer des kilomètres, et nous avec le commodore nous étions à pieds… au milieu de l’événement sportif du week end, logés rue du Ventoux non loin d’un magnifique vélo totem au maillot à poids… un peu comme ceux du Tourmalet ou de l’Aubisque. Bref personne ne voulu nous engager en dernière minute et c’est tant mieux… il aurait pu se noyer… le commodore… pas plaisanter avec ça.

Taupo est une ville super agréable et visiblement très sportive. Nous avons effectué une très longue balade le long d’une rivière d’une clarté étonnante, puis avons assisté à  quelques sauts à l’élastique avant de prendre la route pour Hamilton puisque devinez quoi ?? Voila.. nous n’avions rien de mieux à faire que de répondre présent à l’invitation de Dave.
Nous voilà donc embarqués dans ce qu’il nous a présenté comme étant une « kiwi party ». Personnellement je ne m’attendais pas à me retrouver dans un garage de particulier décoré de façon fabuleuse taverne Irlandaise.

Nous avons débarqué à 3 chez Shon avec assez de bières pour 6. Il y a là Bones, luthier de profession et joueur de viole, banjo et bousouki. il y a aussi Banjo, qui ne joue d’aucun autre instrument que le barbecue, mais à merveille. Une flûtiste, puis une autre qui est aussi accordéoniste. Un, deux ou trois guitaristes. Un percu. Le garage fait 20m2 et on y entre une poignée de spectateurs. Les musiciens, dont le noyaux dur est le groupe « Hair of the dog » jouent quelques ballades Irlandaises. Certains partent et sont remplacés par d’autres qui arrivent. Ils ne jouent pas pour nous mais pour eux. Se trompent, se charrient, reprennent, boivent un verre, racontent des blagues, crient… ça ne s’arrête jamais. Dehors Banjo s’active : saucisses, steacks, poulet, champi, oignons et salades au menu. Le temps d’une pause on ouvre une bouteille de vin néo-zélandais. Un vin de cépage, un merlot. Les 2 frenchies se font charrier par les locaux : les roustes au rugby et le rainbow warrior sont nos talons d’Achille ici… ils ne se privent pas mais que c’est bon de se faire chambrer sans méchanceté… et puis on ne comprend pas forcément tout…
Shon et certains de ses invités sont d’origine Européenne (Irlandais, Anglais) nés en Europe et arrivés plus récemment sur le sol Kiwi. D’autres sont là depuis plusieurs générations.

La suite s’installe. Au bar s’est installée une jeune femme dont Shon nous previent qu’elle va bientôt chanter… assez rapidement elle va s’installer derrière le micro avec une guitare. Je ne me souviens plus du titre qu’elle a chanté en premier. Simplement dans sa façon de poser sa voix, elle met instantanément tout le monde à son écoute. Les rires se taisent. Un ange passe. Bones au banjo est à peine audible… second morceau « another cup of coffee » de Dylan que je passe dans ma playlist en voiture depuis qu’on est par là… alors là c’est à mon tour d’être hypnotisé. Superbe voix qu’elle dévoile sur d’autres tubes folks dont les noms ne me reviennent pas. C’est Julie, l’ange de la soirée.

Elle quitte le garage vers 23h30.
Le concert se termine vers minuit par quelques gorgées supplémentaires de wisky irlandais au bar avec Shon et Bones. Jeff est là aussi avec un accent à couper au couteau. Il nous raconte ses chasses aux Possoms, animal considéré nuisible et chassé comme tel (piégé aussi, partout dans le pays). On rigole énormément avec eux tous et Dave.

Pour rentrer à l’hôtel pas question de prendre la voiture : retour en taxi.

Ce matin nous laissions Dave repartir à Taupo pendant que nous poursuivions vers le Nord Ouest d’Auckland où nous sommes ce soir. Un vent tempetueux souffle sur le bongalow du camping de Piha. La mer est déchaînée…

Cette soirée d’hier restera un grand souvenir du voyage, notre première belle et vraie rencontre des Pakehas.

10 réflexions au sujet de « La nuit des Pakehas »

  1. Stop !….
    Il serait grand temps de poser les bagages dans cet endroit idyllique !…..
    Communiquez moi l’adresse……
    J’arrive

    1. Camping municipal de Piha
      Piha
      Hutte No 1
      La première sur la gauche, avant la cuisine commune… juste apres les toilettes… devant les canards… tu peux pas te tromper.

  2. Belle soirée en compagnie des locaux, musique et boissons, heureusement que vous ne faites plus de vélo car le réveil aurait surement été difficile. les photos sont magnifiques, bonne rando néo-zélandaise.

    1. On a été raisonnables tu sais… mais bon la le commodore il dort encore… comme si la nuit precedentr n’avait pas été assez réparatrice….
      Bizarre. ..

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