Tous les articles par Manuger

En avant Guingamp

Il faut dire qu’hier soir on a eu plus de mal à nous laver les mains qu’à nous endormir. Heureusement la manip de raccourcissement de la chaîne a fonctionné. Guiôm a pu pédaler jusqu’à la gare de Morlaix. Je l’ai laissé continuer seul après 4km de parcours commun. Lui filait chopper le train, moi je filais vers l’est en direction de St Brieuc via Guingamp, récupérer ma voiture pour rejoindre le Finistère sud 1 ou 2 jours encore.

Plus monotone que la D726 (ou 724 je sais plus) : ça doit pas exister. Des lignes droites, des montées parfois raides, des descentes, une série de toboggans…

A Guingamp je savais qu’il existait une gare et des trains filant vers St brieuc avec des places pour les vélos : j’en ai pris un, et voilà comment s’est terminé ce périple. Arrivé en gare de st brieuc Guiôm sur le quai attendait sa correspondance pour Nantes où séjournera sans son vélo. Il pleuvait. Le monde était triste. On n’avait pas d’idée de comment il se sortirait de cette impasse météorologique.

Voilà. Apres ce compte-rendu, la rédaction comprendrait que vous vous détourniez d’un blog où la déprimante n’est pas un néologisme mais une tradition de fin de séjour. Pour ceux récemment desinscrits de « lena Situation » ou du « potager d’olivier » pour suivre pleinement « itinéraires sudvelo », vous pouvez retourner à vos précédentes passions. Rendez vous au prochain périple… pour le moment séance photo sur le port du Guilvinec.

Tchuss

Une caution qui s’envole…

Au début de cette journée magnifique, nous quittions le petit bungalow en banlieue de lannion avec une belle joie de vivre, rapidement douchée par la côte de sortie de la ville. S’ensuivaient d’autres belles couennes que nous gravissions avec entrain.

Déjà j’imaginais ce dernier compte rendu décrivant la beauté des paysages, de Saint Michel en grève, la pointe de Locquirec où nous primes une baignade salutaire et une glace Italienne.

Tel Lena Situation ou tout autre blogueur influenceur à succès, je m’interrogeais sur la suite de mon activité sur la toile. Etais-je vraiment destiné à relater des périples sans âme, sans arrêt forçant le trait d’anecdotes insipides aux yeux de mes grands inspirateurs voyageurs et autres aventuriers des longues distances… non, mes récits ne valaient rien… Pas assez de piments, pas assez de suspens, trop de vulgarité gratuite et de fautes d’orthographe que ne manquent jamais de me corriger mes relecteurs après publication…

Et puis… et puis…

Et puis en mangeant notre glace au soleil de Locquirec, Guiôm me dit : « cet aprem je m’occupe du trajet pour rejoindre le gîte de Kertangui, on va suivre le parcours proposé par Google maps, j’ai vérifié ce sont bien des routes, qu’il empreinte ». Moi : « ok mais les 3 fois où on s’est planté dans des chemins privés ou des impasses le long de la côte ou face au sentier des douaniers, rappelle toi, je pensais que ça passerait, comme toi, mais capassait pas.. ». Lui : fais moi confiance ! ». Moi : bien sûr ! De toute façon y’a quoi ? 19km à faire ? Banco. »

Après 10 bornes parfaitement exécutées, comme une partition de caisse claire à la baguette, Google annonce prendre à droite sur un grand chemin orné d’ornieres, pourrait on dire… la complication survient à très exactement 8,7km du gîte. Le dérailleur du VTC d’un joli vert olive aux reflets métalliques fait un 8 autour d’une sale branche inopinément vautrée sous la roue arrière de Guiôm.

Instantanément nous nous transformons en Eugène Christophe dans le tourmalet avec sa forge et son marteau… sans forge, sans marteau, sans tourmalet… a la force de nos mains nous réussissons à faire repartir la machine dont la pâte de dérailleur est tordue… mais ça marche !!

50m plus loin le dérailleur en 8 se transforme en dérailleur en 9… plus rien ne bouge. Dans une ultime manœuvre de mécanicien mondovelo (c) nous démontons le dérailleur pour passer en mode fixie… mais sans derive chaîne, la tentative est infructueuses car la chaîne trop longue.

J’arrive au gîte après avoir fait les courses. 30′ après, Guiôm franchit la ligne en « run and bike (de voyage, chargé a bloc »). Nous raccourcissons la chaîne grâce au dérive chaîne du propriétaire du gîte. Demain il faudra ralier la gare de morlaix en 38×18 développement unique avec une belle cote à l’arrivée des 8km.

Moralité de cette histoire : il en faut du bordel pour transformer une paisible randonnée en aventure rocambolesque.

En Bretagne il peut faire beau aussi*

Le faux Breton du bar de Treguiers, ce matin, n’aurait pas parié un kopeck que ça se lèverait, ce satané crachin. Nous, ça faisait 20 bornes qu’on avait quitté la caravane des années 70 et qu’on traversait une gigantesque flaque d’eau en suspension brumisée qu’on appelle donc crachin, et on espérait bien quand même que ce type disait n’importe quoi.

On n’était pas les seuls à espérer : le couple d’Angers partis de quelque part à l’est de frehel et qui suivait le même itinéraire que nous, avec en plus des bagages, dans une remorque, une charmante petite de 3ans au plus espérait aussi un rayon de soleil avant de reprendre la route.

Nos vœux de touristes courageux (quand t’es à vélo en Bretagne, de toute façon, on dit que t’es courageux… bon…) furent exaucés. En descendant vers le gouffre de Plougrescan la lumière se fit plus chaude et enfin le soleil déchira les nuages

Ensuite la route vers la côte de granite rose est devenu un presque enchantement. Presque parce que quelques murs parfois a plus de 15% (et mes mollets s’y connaissent) avaient été posés sur ces routes pourtant si belles. Tous ceux qui ont déjà vu la côte de granite rose le savent : c’est un endroit magnifique. Pour les autres quelques images vois donneront certainement envie de creuser le sujet… par contre évitez le mois d’août bien sûr.

Un petit arrêt au camping de tregastel ou un pote de Guiôm nous invite pour le déjeuner puis un plouf dans l’eau d’une plage paradisiaque mais qu’à priori on est un paquet à connaitre… en tous cas plus que dans les années 70 où l’on venait en famille acheter des pulls marins qu’ont se faisant ensuite chipper dans la pension familiale (private joke du narrateur avec sa propre famille qui ne lit pas ce blog à ma connaissnce).

Après cette journée idéale faite de vélo de soleil et d’eau de mer a 17° dans un cadre époustouflant, nous voilà repus d’une belle ration de pâtes carbonara, en route vers le bain nordique du modes bungalow réservé par l’organisation pour ce périple…

J’allais oublier de signaler nos arrêts aux différents megalithes bordant notre itinéraire… je rajoute quelques photos.

Encore 80 bornes today, mais demain direction Morlaix et 50km prévus pour la dernière étape du périple.

Paimpol à la rame

Après 2 journées exceptionnelles pour le sport cycliste au sens large (la magnifique victoire de Mathieu Van der Poel Dimanche et l’enchaînement frehel – cap frehel – st brieuc – paimpol lundi par le duo Guiôm/Manu), il fallait bien faire relâche aujourd’hui, pour recharger les batteries et faire baisser un peu l’intensité dramatique générée par ces événements peu habituels.

C’est donc sur l’eau que nous avons passé cette journée de « repos ». Découvrant en kayak de mer les abords de l’île de Brehat. Une vraie découverte de ce bel endroit. On a même croisé un phoque, quelques couples d’huitriers, des spatules blanches, et une flopée de cormorans.

Rien à déclarer côté vélo si ce n’est des liaisons inter bar et le site de départ de la rando kayak : une 15aine de km entre paimpol et lezardrieux, tout au plus.

Demain on décolle vers la côte de granite rose. Sûrement de belles images à montrer car aujourd’hui sur le kayak nous n’avons pas pris les téléphones…

Quelques images quand même de l’avant et l’après….

Paimpolochonaise

Ce soir à Paimpol, point de bataille de polochons en vue. Point de pochtronage paimpolien sur le port encore marqué des stigmates du festival des chants marins ou 150000 festivaliers selon les organisateurs (23 selon la police) ont déjà mis à rude épreuve les stations d’épuration de ce port réputé pour la qualité de ses huîtres et de ses bateaux à quai comme au large, entre continent et l’île de Brehat.

Ce soir ce ne sera pas la peine de venir nous border car Guillaume et moi ronflerons sans doute assez fort et assez tôt.

Avant hier dans la file d’attente du festival de la moule d’Hillion, un ostrogot breton inscrit pour Paris Brest Paris avait eu le temps (la file était longue) de nous décrire les difficultés que nous rencontrerions sur la route de paimpol depuis st Brieuc. Il ne s’était pas trompé : il y a des cotes raides comme la justice tout au long de ce littoral. Par ailleurs il nous a longuement décrit sa préparation pour pbp mais ça on s’en foutait un peu car nous attendions avec impatience et dans un froid de canard breton, de pouvoir consommer notre crêpe saucisse et notre kg de moules frittes quasiment données puisque le breton on le sait, outre un côté taciturne voir parfois renfrognier, est aussi généreux.

Ce matin donc après notre premier quart d’étape de 7km jusqu’au bus, nous montions dans celui ci pour le 2eme quart d’étape jusqu’a st brieuc, le temps de retrouver mon portefeuille sournoisement planqué au fond d’une de mes sacoches alors que je le croyais dans la voiture laissée stationnée dans une rue déserte de cette ville déserte.

Le 3eme quart d’étape de 28km nous amena jusqu’à st quay portrieu, un joli petit port. Je lutais vainement contre mon compteur garmin pour progresser vers l’objectif en respectant un itinéraire que j’avais visiblement chargé en sens inverse, ce qui explique que cet objet insupportable m’ait demandé pendant 28km de « faire demi tour des que possible ». S’il ne m’avait pas coûté un bras, je l’aurais jeté aux vagues d’un océan magnifique qui aurait dû faire demi tour à son tour…

Bon. Heureusement nous voilà dans une roulotte… euh… une caravane… euh une vieille caravane toute pourrie.

Un gros gros bravo à Guillaume pour son exploit du jour : 80 bornes quasiment sur un vtc de mamie avec 20kg de bagages… bon la il ronchonne un peu contre la patrone qui nous loue une caravane une blinde alors qu’il n’y a même pas un fil à linge dans ce bordxxxx…

Demain repos.

Bonne soirée

Breizhgo biking trip

« Dans la vie il faut savoir saisir les opportunités »… qu’i’ disent. Rien de plus agaçant que ces formules toutes faites. On saisit d’abord les opportunités qu’on peut…

Par exemple. Si tu passes 2 semaines d’été en Bretagne dans un temps de novembre, mais que t’as une 3eme semaine annoncée clémente, et qu’un pote avait prévu un périple à vélo dans les cotes d’Armor : tu te greffes au truc avec ton bike, tu saisis l’opportunité.

Voilà comment hier nous avons pris la route depuis st Brieuc vers le cap Frehel, par un itinéraire alternativement bucolique et maritime, tantôt vent de travers tantôt de dos, tantôt plat, tantôt vallonné… bref normal, suivant les panneaux indicateurs de l’eurovelo machin choses, par pistes, par routes, par monts zé par vaux.

Aujourd’hui il nous faut revenir sur st brieuc et remonter vers Paimpol…

Il se trouve qu’un bus équipé de portes vélos va nous permettre de gagner 45km de vent dans le nez, et que nous avons pile 5€ de monnaie (le prix du trajetpour 2 personneset 2 velo)… une belle opportunité à saisir !

Et voilà que pour passer le temps je tapote cet article ne sachant pas où il atterrira… on verra bien.

Cet aprem ce sera st brieuc paimpol à vélo musculotracté.

Quelques photos jointes

Élucubrations

On était allé ces dernières années jusqu’à oublier le plaisir de voyager, de passer les frontières, de se dépayser. Le virus d’abord nous contraignait au surplace ou au périmètre défini par nos frontières. Voyager était interdit ou compliqué, pas raisonnable. Il n’était pas non plus naturel car trop émetteur de CO2 et il faudrait penser à compenser, mais compenser ça ne sert à rien, qu’à fuir le problème en faisant mine de le solutionner dans 30ans.

Alors c’était tout ça qui nous échappait : prendre un billet, enregistrer en soute un bagage surdimensionné et le faire passer sur un tapis réservé au gros colis.

Puis à l’arrivée le récupérer, en sortir les pièces détachées d’un objet que tu remonterais bientôt les yeux fermés : ton vélo. Le charger de sacoches pleines de tout ce qui est essentiel pour passer d’un jour à l’autre sans manquer, ni de chaleur, ni d’hygiène, ni même d’évasion dans ton évasion.

Recommencer à pédaler loin de tes bases, réapprendre à causer engliche, à écouter engliche. Recommencer à prendre le vent de face et à avancer comme un escargot, ta maison sur ton vélo. Recommencer à ne pas avoir le choix d’aller, aujourd’hui, du point Å au point B même si le temps t’engagerait plutôt à rester à Å.

Mais surtout quelque soit ta vitesse de déplacement, le lieu où tu te déplaces, et que ce soit à pieds, bus, train ou vélo… ressentir la richesse du fait « d’être ailleurs », dans ce paysage que tu as choisi de découvrir, avec ces gens que tu as choisi de rencontrer, sans même dire le mot « culture », dans le simple appareil de ton itinérance, ton habit de lumière orange, noir, jaune, bleu, vert et pourquoi pas rouge… ressentir cette richesse n’avait pas de prix, elle nous avait été retirée à juste titre et la voilà, aujourd’hui revenue.

Les lofoten étaient une de mes destinations rêvées, c’est pour cela que j’ai immédiatement réservé des billets lorsque j’ai su que Flyr mettait en place un direct Montpellier-Oslo.

Le résultat est conforme aux attentes : on écarquille souvent les yeux pour profiter de paysages spectaculaires. On apprécie la gentillesse des locaux, la facilité d’accès des gens qui tous parlent parfaitement l’anglais, l’impression de sécurité, même à 2 roues, dans laquelle on est.

J’aimerais certainement y revenir, à vélo peut être dans le cadre d’un autre voyage plus long ? Ce qui est certain c’est que les lofoten sont déjà bien peuplées dès la mi-juin alors que la saison n’a pas encore réellement démarré. Beaucoup de circulation déjà sur la E10, beaucoup de camping cars malgré le litre de diesel à plus de 2,5€ !! Le vélo reste l’outil idéal pour se déplacer lorsqu’on prend le temps, et il peut être couplé au bus. Pour une visite des îles en vacances, ça semble suffisant si l’on n’a pas une famille à faire suivre bien sur. Pas de gros cols mais beaucoup de petites montées parfois 8 à 9%, quelques pistes… par contre, comme en Bretagne (en beaucoup plus froid… mi juin la température ne dépasse pas 14°), il peut pleuvoir plusieurs fois par jour, et entre les pluies on peut ne pas voir de rayons de soleil… on nous a dit que souvent on venait voir les Lofoten et on repartait sans les avoir vues…

Bref voilà, le plus beau voyage est toujours le prochain, ou celui qui se termine.

Les deux phrases étant vraies, « toujours » est de trop, tout comme « plus ». Profitons tant qu’il est encore temps de voyager dans ces pays, sans exagérer la consommation de km aériens, ni les polluer à coup de gazoil, ni encombrer leurs routes côtières fantastiques avec des moteurs vrombissants.

Vive le vélo et le velo-bus 🙂

Back to Moskenes

Le Viking a une fausse réputation de brute épaisse, si l’on en juge par la qualité des intérieurs plus cosy les uns que les autres, qu’il propose aux barbares venant d’un sud bouillonnant, venus se faire arroser de fraîcheur par les moyens de transports allant de la bicyclette au jet privé en passant par les ferry et les camping-cars. En attestent ces quelques clichés.

Donc le viking est sûrement souvent marié à une dame pleine de sensibilité et de talents en décoration intérieure.

Tout ça pour dire qu’aujourd’hui nous n’avons que peu pédalé mais que nous nous intéressons à la sociologie des lieux. Par exemple, le chauffeur de bus peut être très désagréable lorsque vous lui demandez comment fonctionne son p@#%& de porte vélo et qu’il vous dit qu’il doit démarrer, alors qu’il pleut et que nous avons payé le ticket pour éviter les hallebardes qui tombent en ce frais matin, sur svolvær. Par bonheur le chauffeur suivant, lui, à Leknes, est beaucoup plus accueillant et vérifie à peine notre titre de transport.

Et donc nous avons fait la route dans l’autre sens (yavait assez d’essence). Re-découvrir certains paysages à l’envers à un intérêt, surtout à l’abri dans un bus chauffé. Nous pensions retrouver notre immense grand duc au bord de la route (une enquête poussee a permis de définir la race de l’animal), mais quelques agneaux l’avaient remplacé, dans les rochers moussus du bord de la E10.

L’idée de ce retour arrière est de tenter à nouveau l’ascension, demain, de la randonnée de Reine, avec on l’espère une meilleure visibilité. C’est aussi de profiter d’un peu de calme encore avant le retour au fourneaux…

Svolvær

Nous voilà dans une petite cabane au bord du stor kongvasnet (un lac au dessus de svolvær). C’est très mignon. Il ne manque que l’eau courante, la douche, le wifi et des draps ou un lit fait, et ce serait parfait… rhalala ces touristes, toujours en train de se plaindre. Pour la douche y’a le lac, les bidons d’eau à l’entrée sont buvables, et la 4g cartonne comme partout dans le pays.

Ce matin nous avons réussi à faire une petite rando pour voir Henningsvaer de haut.

Ensuite nous sommes donc partis pour Svolvær, avec mission de contourner le tunnel réputé dangereux sur la E10. On a donc fait un mega détour par un chemin pas du tout adapté à nos gravels chargés. C’est passé quand même.

Petit stop quelques km avant svolvær pour ravitailler et prendre un café dans un joli petit salon de thé.

Au bout de la piste, la demeure de Kristian, ou nous logeons. Roots mais très belle et agréable

30km au total seulement aujourd’hui mais pas faciles, en partie sur un long chemin pas du tout carrossable.

Demain retour en bus sur Moskenes, voir si le soleil y est revenu et donc profiter un peu plus du lieu qui s’était caché sous la grisaille en début semaine.