Dernier tour de Vis

Les copains me l’avaient bien dit : « fait pas si froid c’est dans ta tête »… bin oui. Ce matin du coup je me suis dit « C’est dans ta tête qu’il fait froid, et un peu sur les pare-brise, un peu par terre aussi c’est tout blanc, mais pas dans l’air »… voilà pourquoi je suis parti a 10h malgré la couette qui gemissait encore… mais quelle chochotte celle là…

Bon et donc… 8km d’ascension dans la face nord de la montée sur le Larzac. Pas pire que la veille mais quelques endroits bien blancs sur la bande d’arrêt d’urgence transformée en piste glissable. Et ensuite grand soleil, quasi les tropiques sur le Larzac. Bascule a St Maurice dans le frigo du haut de la vallee de la Vis où je me suis tout bien rhabillé et ai descendu plus lentement que jamais de peur de tomber sur une plaque de verglas.

Arrivée à Ganges congelé et cuit avec une 100aine de bornes au compteur… mais ça va je connais la fin… rien de bien terrible… ça va passer crème… et puis là du fond de mes crampes me remonte un petit nom mignon… « Cardonille »… et m…. je l’avais oublié celui là… et là aussi je pense avoir pulvérisé mon record de lenteur sur ce malheureux 1.5km avec ses passages à 9.5% (alors les ptits amis vous pouvez dire que non pas du tout je les ai eu sous les yeux ces quasi 10% sur 50m peut etre mais 50m en 28×32 avec 110km dans les cannes et un velo de 20kg hein…. bôn non mais…).

Bref.

J’ai réussi à me recongeler en descendant le fambetou à l’ombre… mais qu’à cela ne tienne, me suis arrêté chez le boucher prendre un sanglier pour ce soir… et puis Onsen dans ma salle de bain et comme ça suffit pas pour me rechauffer, couette.

125km 1200m 6h40 de vélo. Pour un noël c’est un beau cadeau que je me suis fait.

Biz

Après la Bûche

Au rond point d’en bas j’ai lu “campanile ***”. “Au moins ce sera ouvert”, je me suis dit, “et puis y’a buffet à volonté”… alors j’ai accepté ce 112eme km en côte raide pour m’achever au crépuscule du long morceau de bitume avalé aujourd’hui. Au rond point d’en haut j’ai pris à droite, défait mon casque et ma sacoche avant, pris la chambre 8, demandé au chef de me mettre un sanglier de côté, me suis fait couler un bain à 50° pour équilibrer un peu de tout ce froid qui a puisé toutes mes ressources.

Ce matin 9h un petit -10 piquait un peu les pare-brise alentours et m’intimait le conseil d’attendre 11h avant de lever le camp.

Faire du vélo itinérant l’hiver soumet le pratiquant à quelques contraintes qu’il n’a pas l’été :

  • Partir un peu plus tard car il fait trop froid ou trop nuit ou trop flemme

  • Arriver plus tôt car il fait nuit trop tôt ou froid trop vite et la forme est rarement a son apogée a noyel

  • Dormir au chaud est moins aisé… non parce qu’il fait froid… mais parce que même dans les endroits les plus touristiques les hôteliers ferment pour partir au ski ou dans les iles… les coquins

C’est ainsi que ce matin, je suis parti tard (11h30) par -4 encore, direction le sud sur un itinéraire aléatoirement construit au fur et a mesure de ma progression et de ma méconnaissance du terrain.

J’ai bien roulé 50km puis, pensant me trouver à 30km de Millau (“à peu prêt” comme dit Jean Michel), j’ai du accélérer mon repas (constitué d’un sandwich d’un excellent Pâté de Campagne de St Chely)(que je regrette ne pas avoir savouré plus)(mais bon…), puisque mon smartphone s’entêtait à me dire que j’étais à 55km par la voie la plus rapide que je ne comptais d’ailleurs pas prendre…

Aussi sec je suis donc reparti vers La Canourgue puis monté sur un causse pour rejoindre les gorges du Tarn via les Vignes.

Je pensais trouver un hôtel d’ailleurs aux Vignes. Par chance il y en a 2. Mais ils sont fermés. Au Rosier pareil. Les gorges du Tarn l’hiver c’est un frigo… et effectivement chauffer un hôtel dans un frigo n’a pas grand sens.

Voila pourquoi j’ai du rallier Millau après 112km et 1000m de d+ en 5h40 (escargotesque)… non pour m’acheter des gants en cuir, mais pour m’écrouler au campanile.

Demain peut être je retrouverai mon chez moi de St Mathieu si j’arrive a sortir de la douce chaleur de cette couette pour affronter le moins kkchose.