Le miracle ce matin voulut que la route fût sèche et les oiseaux bien plus nombreux à piailler que sous la pluie des jours précédents. Les zalémands arrivés à point d’heure dans la chambre d’à côté avait fini par se taire et la nuit claire et courte s’achevait à 6h30. 1h15 plus tard les premiers tours de manivelles au sec nous ramenaient sur Reine ou l’on pouvait cette fois ci admirer une bonne partie de l’ascension faite la veille sur des marches de granite posées à force d’hommes.
On évitait soigneusement les nombreux tunnels en empruntant les anciennes routes laissées là pour les cyclistes. Entre villages et grandes portions à flanc de falaises on arrivait vite à la bifurcation vers Nusfjord, gardée par un énorme Hibou blond attendant sans doute pour se nourrir que la nuit tombe… Pas de bol il va falloir attendre… ou alors… c’était pas un hibou.
L’arrivée dans le fjord de Nusfjord est d’abord spectaculaire, face à une dalle immense en cirque surplombant un névé qui ne passera pas l’été. Ensuite on longe un lac parfaitement montagnard, où pas grand monde n’ira se baigner avant août, j’en suis certain. Pour finir on entre dans un village typique, petit port de pêche, encerclé de falaises.
C’est là que nous embarquons dans un rafiot de pêcheur qui nous fera traverser pour la modique somme de 35€ par tête de pipe, jusqu’à un autre bled de pêcheurs dont j’ai oublié le nom (du bled, pas du pêcheur). Traversée étiquetée « Lofoten Expérience » équivalente à « promène couillon en méditerranée » mais avec un service en plus : nous faire éviter à nous cyclistes, le tunnel sous marin de 2,5km, décrit comme le tunnel de l’enfer des lofoten.
Bref, c’est allégé de 70€ que nous mangeons un excellent sandwich au bord d’un lac de la banlieue de Leknes, sorte de capitale locale.
Dernier check de l’itinéraire, et tiens, voilà que j’avais oublié 10km dans le décompte. Il en reste donc 35, et vu les dégâts faits par les 2000 marches de sherpas d’hier, 25km et 35km c’est différent, d’autant que tiens, le petit vent de nord s’est levé.
Bon mais au final nous voilà à l’abri et au sec ! Pas une goutte de pluie en 80 bornes, un rayon de soleil à l’arrivée, des paysages superbes… on était bien venu pour ça !
Demain, itineraire incertain, selon météo.
Les photos sont vraiment très sympas !!! J’aurais bien aimé la photo du grosibou 🙂 et du tunnel de l’enfer !