Une préparation sans faille

À j-11 la préparation de mon côté est light de chez light. Peu de vélo (deux petits tours de VAE à la Clusaz), quelques ballades en montagne, un régime à base de tout ce qu’on aura du mal à trouver la bas (donc essentiellement beaufort, reblochon et vins de toutes les couleurs), et un stage intensif de langue et culture japonaise dans les bouquins….   

 
Encore quelques jours dans nos belles alpes et il faudra rentrer terminer les cartons et… Bosser un peu avant le grand départ. 

Ça paraît encore loin et tout proche. C’est de plus en plus présent. 

Calme et patience… Ça approche. 

Test dans les Cevennes

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Petite sortie autour de l’Espérou pour Manu et Jyves afin de tester nos vélos en charge, notre capacité à ingérer sushis, saké…et notre habilité dans le maniement des baguettes.
Francis, en repos forcé, n’a pas pu nous accompagner. Côté positif, ça nous a fait un peu de plus de champagne chacun. Ce qui n’était pas un luxe compte tenu de la température ambiante suffocante, même à 1500 m d’altitude!
Comme tout semble en ordre côté vélos, il va falloir maintenant finaliser la mise en carton; d’autant que JYves et Carole s’envolent pour le Japon le 4 août pour une pré-visite.
Ca commence à sentir bon
Mata ato de – A bientôt

Ca cartonne !

Depuis quelques semaines, la France est en régime « canicule ». Du coté de Montpellier, tout est sec, aucune pluie depuis la mi Juin, et des températures qui frôlent bientôt les 40°, prévus pour cette semaine d’ailleurs… Rien de bien propice à l’effort, même à vélo… Alors on limite les sorties au strict minimum, pour voir si l’on tient bien toujours l’équilibre.

Hier, petit tour dans l’arrière pays, pour Jybe (qui coupe après une 20aine de km, arguant que pour vérifier l’équilibre, 20km, ça suffit), Francis (qui ne s’arrête jamais et qui prépare son Ironman de Zurich), Liz (notre nouvelle adhérente d’Amérique du sud), et moi.

Causse de la Selle, pont de St Etienne Issensac, tout ça dans une ambiance « tête dans le four » bercé par le chant des cigales… bref, ça cartonne… 
Et puis ça cartonne aussi parce qu’on est dans notre phase « mise en carton » de nos vélos. La problématique : trouver un carton (ou le tailler soi-même), aux dimensions standards du transport aérien, afin de ne pas se faire refouler à l’enregistrement des bagages. Les dimensions sont

L=100 cm l=22 cm h=81cm

A ce sujet là, Francis a pris une large avance :

carton

Jybe doit aussi avoir trouvé le carton idéal… Moi je cherche encore.

Cartonnons.

je l’ai rêvé

photo

Quand nous avons décidé avec Francis, au lendemain de la Patagonie, de repartir pour le Japon en 2015, je m’étais dit que ça serait bien de préparer un nouveau vélo spécifique:

– plus léger qu’en Patagonie, car on ne devrait pas rencontrer beaucoup de ripiot (chemin de terre) et parce que le Japon est très montagneux,

– avec une décoration reprenant quelques symboles du Japon: sakura (cerisier), kanji et drapeau nippon avec la déesse shinto du soleil en son centre…

… Et parce que le plaisir, dans le voyage, est autant dans la préparation que dans la réalisation.

J’ai donc ressorti de la cave mon premier vélo de « couse »; un Trek rouge en aluminium, assez léger mais aussi suffisamment solide pour supporter le poids des bagages. Il a tenu le coup quand je pesais 105 kilos. Avec quelques kilos de moins depuis, ça devrait donc coller!

J’ai dessiné queques prototypes sur Keynote pour affiner la déco et les couleurs. J’ai fini par opter pour un décor alu/rose/noir, qui me plaisait bien et avait le mérite de m’éviter de repeindre le cadre en totalité.

Une fois le vélo démonté, décapé, j’ai commencé par poser des décalcomanies de cerisier en fleur (de simples décors muraux). Puis j’ai pu compter sur l’aide d’Alain Fabre (le Pape du packaging chez Royal Canin) pour la réalisation des stickers: « Sud Velo au Japon »et « Jean Yves » en français et surtout en japonais. En fait, un mélange de Kanji, de Hiragana et de Katakana qu’aucun imprimeur ne voulait ou ne pouvait réaliser. Un petit coup de vernis pour protéger le tout des chocs et des intempéries, et Hop*, le tour était joué.

Le plus difficile a été, sans nul doute, de me faire livrer les gaines de câbles roses. Le fournisseur (Shuss Bike.com, à éviter) a mis 1 mois pour me les envoyer et la Poste (inévitable!) les a livrées à une mauvaise adresse, puis égarées; donc 1 mois de plus!

Je dois enfin, une fière chandelle aux deux très patients Patrick Bonnet (Magasin spécialisé en Cycles à St Clément) et Denis Magnin (DMag, spécialiste de la roue carbone artisanale), qui m’ont aidé et prodigué leurs précieux conseils pour le remontage et les réglages du vélo.

Le résultat est tout à fait conforme au projet initial. Le Rêve devient Réalité

Il n’y aura pas de crash test pour vérifier la solidité; ce n’est pas exigé par les autorités japonaises, qui demandent, par contre, que le cycle soit immatriculé! On verra cela sur place.

Le vélo a déjà passé avec brio le test de la Corse: 4 jours- 450 kms et pas loin de 6000 m de dénivelé

Une petite sortie cévenole, en version finale, bien chargés (en bagages, je précise. Quoique!), avec mes amis Francis et Manu, servira à vérifier, je l’espère, que l’ensemble est valide pour le raid Japon.

Nous essayerons de faire un petit reportage pour tester le blog et rôder nos facultés « journalistiques »

また合いましょう

Mata aïmachou

A bientôt

Allumez le feu, ahaa…

Voilà c’est fini. C’était tellement rapide qu’on a besoin de graver rapidement nos souvenirs sur une petite péloche numérique, de façon à être sûr de ne pas oublier ce fabuleux voyage.
En musique, quelques plans du périple Corse des Oranges et Noirs.
Rendez vous bientôt, la Corse.
🙂

Porto Vecchio – Ajaccio

La Sncm ayant lancé Lundi 8 Juin un préavis de grève pour le Jeudi, date de notre retour prévu, nous avons donc du bouleverser nos plans pour être à Ajaccio dès Mercredi soir, pour embarquer pour notre voyage de retour.

Il fallait donc joindre Ajaccio directement, sans passer par Ziccavo, étape initialement prévue, surnommée « étape du saucisson » par certains (enfin… par moi…) en mémoire des photos postées il y a deux ans par la troupe d’alors qui avait pu s’approvisionner en charcuterie Corse dans ce petit coin de paradis pour le cholestérol.

Bref on n’ira donc pas à Ziccavo. En échange, 150km prévus, via Lieve, Sartène, Propriano, Porticcio et arrivée par la 2X2 voies d’Ajaccio.

S’extraire du lit à 5h30 ne pause pas de problème car la nuit a été courte, mais ce coup ci excellente. Par contre, lutter d’entrée de jeu s contre une pente à 16% pour s’extirper de la crique de la plage de Santa Giulia est un peu plus problématique. A 6h30, ce premier km nous met dans l’ambiance, la sueur au front, la pédale craquant doucement sous le poids du corps encore à moitié endormi.

Bon mais on n’a pas le choix, on y va. Il faut être impérativement à 16h30 à l’embarquement à Ajaccio, pas vraiment le temps de se morfondre. Pédalons.

Le col de Baccinu et ses 700m de D+ sur 12km nous attend comme « entrée chaude ». Pas trop dur de trouver un rythme serein dans ses pentes assez douces, heureusement car la chaleur, elle, n’a déjà plus rien de doux. Au col, on bascule dans la descente. Petit déraillage pour moi, sandwich à la main, un peu de chance de ne pas me retrouver par terre, mais ça va, on avance.

A Noci Orone, alors que notre itinéraire file tout droit, comme d’ailleurs Denis et le Camion l’ont effectivement fait, le groupe à l’arret discute avec un autochtone, qui indique un raccourci pour Propriano. Situation cruelle : impossible d’appeler Denis (seul le réseau SFR fonctionne et il n’est pas dessus, à priori), Bernard ne semble pas entendre nos appels, que faire ? Prendre le raccourci et gagner 10km dont 300m de D+ au moins ou faire parcours initialement prévu et risquer d’arriver plus tard et plus fatigués que par l’option « raccourci » ? Après quelques minutes d’hésitation, on voit revenir, à notre grand soulagement, le camion, qui avait vu l’appel d’un N° inconnu et s’est douté qu’il se passait quelque chose, espérant que ce ne serait pas grave. Rapide Breafing, Bernard file rejoindre Denis sur la parcours prévu initialement, pendant que le reste de la troupe file par le raccourci, donnant Rendez-vous à Bernard peu avant Propriano.

La route raccourci est magnifique, en sous bois, avec des vues sur la côte Ouest de toute beauté et la traversé de quelques jolis hameaux.

Nous rejoignons Denis et Bernard comme prévu quelques km avant Propriano.

Le groupe reformé file sur Ajaccio par la route côtière puis par quelques « toboggans » qui font à nouveau bien mal aux cannes. La chaleur est toujours bien présente et la consommation en eau est abondante.

Dans Porticcio, une dernière portion très raide videra nos dernières réserves d’énergie. Puis l’arrivée sur Ajaccio, un véritable défi lancé aux cyclistes par la mairie, sans doute, se déroule obligatoirement sur la bande d’arrêt d’urgence d’une 2X2 voies : une façon de dire que les vélos ne sont pas les bienvenus dans la ville ? En tout cas excessivement dangereux et stressant pour un groupe comme nous.

Après avoir retrouvé le Camion, nous rangeons les vélos et les sacs et filons faire quelques emplettes et boire un petit coup.


La soirée sur le bateau de la compagnie « Méridionale » est parfait : apéritif sur le pont, puis repas au restaurant du bateau, soleil couchant à travers les hublots, de bons plats de bons vins… que demander de plus ?

S’ensuit une nuit parfaite jusqu’au réveil à 6h.

Solenzara – Porto Vecchio

A l’issue d’une nuit bien courte, due à une chaleur assez étouffante dans pas mal de chambres (il faut dire qu’on n’avait pas jugé bon de mettre en route la clim… grave erreur car les chambres n’étaient pas ventilées), nous voilà sur le point de partir pour l’étape reine. Quelques détails nous indiquent que la journée sera encore chaude…

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Cette étape nous mènera à Porto-Vecchio via le col et les Aiguilles de Bavella, la forêt de Zonza, et le lac de l’Ospédale.

La montée sur Bavella est véritablement dure, en deux parties assez raides, avec des pentes avoisinant les 11% dans plusieurs secteurs pour un total de 30km environ.

Comme depuis le début du périple, on note la pauvreté des indications routières Corses : très peu de panneaux indicateurs de distances, aucune borne kilométrique le long des routes… Pour ceux qui n’ont pas de compteur (moi par exemple), on évolue dans le plus grand flou, se basant uniquement sur les sensations et quelques calculs hypothétiques de géolocalisation. Mais le paysage est tellement beau qu’on n’a que faire de se localiser… Avancer mètre après mètre dans la canicule de la première partie d’ascension est assez épuisant. Une petite crevaison nous permet de souffler un peu avant de repartir.


 Arrivée au col de Larone, avant la petite descente qui précède l’ascension finale, de 7, 8 ou 10km, on ne sait pas… On verra bien. Le décor est magnifique, les aiguilles de Granite et leurs Taffoni (moins visibles que dans la Restonica mais quand même bien présents par endroit), le rendent unique. Les grandes dalles de granite brut inspireraient tous les grimpeurs présents. Les pins Laricio rafraîchissent heureusement l’endroit.

Temps et sueur, coulent
Kilomètres comme Aiguilles
S’érigent, immobiles
– Bavella, Corsica

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Le Tandem en pleine forme

Le Col de Bavella, une fois n’est pas coutume, arrive « plus tôt que prévu », semble t-il après 7km seulement de grosse pente dans cette deuxième partie.

Rafraîchissement, quelques litres d’eau, quelques kilos de chips, et pourquoi pas quelques produits hors « alimentation du sportif », aussi, se dégustent avec délectation dans un paysage de rêve et une ambiance bon enfant.

Passage au sommet du col et quelques photos souvenir…

On file ensuite vers Zonza, le col d’Illarata et le lac de L’Ospedale au bord duquel nous faisons notre pause pique nique, agrémentée d’un petit bain bien agréable.

Jybe, Denis et moi déboulons vers Porto Vecchio en profitant d’un excellent revêtement et de belles courbes de descente. Dans les faux plats qui précèdent l’entrée dans la ville, Jybe nous fausse compagnie, discrètement pour s’adjuger la pancarte d’entrée dans la ville ! Hélène, revenue sur nous dans les derniers km, rate de peu le sprint pancarte (partie un peu tard dans le sprint final…). Belle victoire à la ruse de notre organisateur en chef, dans la proche banlieue 🙂

Là nous nous croyons presque arrivés. C’était bien mal connaitre le coin. Nous étions en fait encore à une 10aine de km de nos appartement, situés à Santa Giulia, en bord de mer. Une dizaine de km en bord de mer, constitués de petits raidars à passer « à l’injection », qui vous cassent les jambes en moins de temps qu’il faut pour l’écrire.

Après ces derniers km haletants, nous arrivons au « Palace de Santa Giulia », un parc d’appartements bien sympathiques tout proches de la mer.

Magnifique plage, un peu encombrée de bateaux, certes, mais avec une eau tellement limpide et chaude qu’on s’y baigne avec délectation, après s’être violenté les cuisses toute la journée.

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Plage de Santa Giulia

Pour clôturer cette superbe journée, Jybe nous a dégoté un restaurant tout simplement extraordinaire, « le Portail » à Santa Giulia. Serveurs et patrons aux petits soins, tous les produits locaux en provenance de Bonifacio (espadon, viandes, fromages…) et d’une très grande fraîcheur, de très bons vins, clôtureront cette journée qui restera sas doute la plus belle du séjour, à mon gout.

Le Portail

Piedicroce – Solenzara

Seconde étape qui mène de la vallée de Pie-d’Orezza, qui produit l’eau pétillante dont on s’est bien régalés, vers Solenzara, en bord de mer, côte Est.

Au petit matin vers 5h, un concert inédit nous sort du sommeil : les myriades d’oiseaux chanteurs de la vallée d’Orezza s’occupent de nous réveiller en douceur dans la fraîcheur du matin. On profite de cette fraîcheur et des stars chanteurs du moment, avant de s’extraire pour profiter d’un excellent petit déjeuner de l’hôtel du refuge.

Départ vers 8h, das une première difficulté plutôt soft qui nous mène au col d’Arcarota, dans une agréable fraîcheur, comme l’Orezza.

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Le groupe au col

S’en suit une longue descente vers la cote Est, d’abord ombragée, puis rapidement à nouveau dans la chaleur.

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Chasse à la fontaine, grosses sueurs…

Petite piqûre de guêpe pour Pierre et arrêt forcé au barrage d’Alesani.

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Suivent quelques murs assez raides avant d’arriver à Linguizzetta, puis un long final sur la N198 pour la majorité du groupe qui décide, dans cette chaleur, de couper au plus court vers la mer et la fraicheur. Seuls Francis, Pierre et Fred décident de suivre le parcours initialement prévu et de rajouter 20km à partir de Ghizonaccia. Ils poursuivront donc la chasse à la fontaine seuls dans les petits balcons d’au dessus de Solenzara.

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Les pieds das la fontaine

Le reste du groupe file à l’Hotel des Nacres, à l’accueil très sympathique.

Jybe et moi restons boire une bière pendant que le reste de la troupe file se rafraîchir à la plage. Rapidement je mets le nez dans un journal local et nous tombons sur une annonce peu engageante.

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On savait le risque de grève présent, le voilà qui se présente concrètement à nous. Jybe prend rapidement la décision de décaler notre retour pour ne pas nous mettre dans le risque de ne pouvoir rentrer à temps : plusieurs d’entre nous ont des impératifs dès le week-end et nous ne pouvons pas nous permettre de rester bloqués sur l’ile alors que nous avons cette possibilité d’anticipation du retour, d’une journée. On rentrera donc Mercredi soir au lieu de Jeudi… grosse déception sur le coup, mais qui se révélera « pas si sévère » le jour J.

Pour me détendre un peu après ce petit stress en compagnie de Jybe pour organiser le retour anticipé, je file à la plage rejoindre les autres… mince… ils sont rentrés par une autre route.

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Plage de Solenzara

Petit Bain et retour pour l’apéro et un excellent repas.

Ambiance excellente comme tout au long du séjour, et nuit torride (on n’a trouvé la clim à 3h du matin, ça nous aura permis de dormir 3 petites heures….).

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