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Teheran – Aab Garm

Histoire sans wifi donc sans images… ce soir ce sera mieux.

Bon bin on y est… dans cette petite cité thermale, à 2000m et des bananes d’altitude, au pied du mont volcanique Damavand qui culmine a 5672m, plus haut sommet de la chaine d’Elbourz et d’Iran… 2 ans apres le Japon, on se retrouve à se tremper le c.. dans l’eau chaude sulfurée de notre hotel, face à un Fuji géant, et ne comprenant pas un mot aux explications de nos hôtes. La seule chose qui a changé : la biru (bière Japonaise), s’est transformée en thé… c’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup…

Cette nuit j’ai débarqué à Téhéran à 5h heure locale. L’obstacle visa franchi (et le premier contact avec le « savoir faire attendre » de l’administration Iranienne) j’ai retrouvé les deux Loustics au guichet de change vers 6h, le temps de devenir millionnaire en Rials (?)… 300€ comptant pour 1770000 Rials. Bref.

Petit dej de Gargantua au Novotel de l’airport suivi d’un montage express de velo, d’une sieste d’une heure… et nous voila partis en taxi-bus pour le Nord de Téhéran… l’aéroport international Khomeini est situé a 30km de la ville, par l’autoroute, puis la sortie en direction de la mer Caspienne est surfrequentée en ce week end de Norouz, et extremement compliquée à vélo (sans meme parler de dénivelé)… nous avons donc bien fait de « contourner le sujet en véhicule motorisé ».

Dès les premiers kilomètres je note quelques particularités du code de la route Iranien :

  • Autorisation de reculer sur les bretelles d’autoroute
  • Autorisation de traverser l’autoroute à pieds sans se presser
  • Autorisation de prendre les sens interdits dans la mesure où on peut pas faire autrement…
  • Possibilité de vendre des produits sur la bande d’arrêt d’urgence
  • En cas de depannage de véhicule, possibilité a la famille dépannée de rester dans la voiture remorquée a reculons pas la depaneusez…

La route Iranienne est un spectacle de tous les instants.

Jusqu’à Téhéran j’alterne les moments de somnolence et d’éveil pendant lesquels, outre le « spectacle vivant » mentionné ci dessus, je vois passer le mosollé de l’ayatollah khomeini et quelques zones militaires dont de vieux chars délimitent l’entrée.

Apres Téhéran la montée vers la chaîne d’Elbourz se fait sur une autoroute qui dessert quelques banlieues lointaines de la mégapole. Des dizaines tours d’habitation identiques semblent avoir poussé comme des champignons accrochés à un décor minéral et poussiereux. C’est assez étonnant d’autant que toutes ces tours sont encore inhabitées… et il y en a vraiment beaucoup.

Bref on a fait 90km pour 60€ et pour se retrouver à 10km du sommet du col 2576m au pied donc du « Fuji de l’Elbourz »

De là on monte sur les vélos pour une etape très courte (moins de 30km) pour ménager ma fatigue…

Klaxonné sans arrêt par des flots de vehicules enthousiastes qui nous encourageaient avec ferveur, vent de dos, 25°, on a donc rejoint ce ptit bled accroché à la montagne. Les paysages montagneux et grandioses ressemblent un peu au Devoluy, en plus haut et plus étendu. Nous avons rencontré au debut de l’ascension un Français de Pontarlier qui fait du ski de rando depuis un mois dans la region, en pause au milieu de son tour du monde à vélo…

C’est mon tour de « Onsen ».

Demain rendez vous avec la mer Caspienne.

Jusqu’à Natanz à 2300m

Ce matin ils devaient continuer sur la route de la Soie, direction Natanz, un village à 2300m d’altitude. Le professor me précisait tout à l’heure, par pigeon voyageur, qu’ils évoluaient entre 2000 et 2300m d’altitude. Toujours par beau temps si l’on en juge par les photos qu’ils nous ont envoyées avec le même pigeon, arrivé bien chargé et fatigué, je trouve, pour une si courte distance.

Bref voici les photos

et d’autres, de leurs quartiers, qui vous donneront peut être quelques idées déco pour le cabanon du jardin ou la pièce à restaurer qui tarde un peu, selon madame, à faire l’objet d’attention de votre part.

Ce soir au bord du feu ils se préparent à vivre la dernière journée de l’an Iranien. Demain soir, ce sera la fête. On espère voir quelques images de celle-ci avec peut etre… sait on jamais… un mot du Commodore ?

A vous les studios,

D’Ispahan à Bagham [en léger différé commenté]

Voilà donc qu’ils sont paumés sur la route de la soie. A la sortie d’Ispahan ils avaient le choix : autoroute à gauche, ou route de la soie à Droite…

Bizarrement ils ont pris à droite, qui bizarrement aussi semblait synonyme d’exotisme…  et après 65km ils sont tombés sur un caravansérail vrai de vrai.

Ils ont repéré une Boulangerie dans le village où aussi sec ils se sont approvisionnés pour la soirée en bon « Pain du randonneur » aux graines de sésame « qui n’a rien à envier à la boulangerie de Pompignan » a dit le Commodore (surement à l’attention d’Rvé).

Ensuite figurez vous que selon les tablettes de marbre que j’ai pu récupérer par mail qui provenaient du whatsapp de Sycha, ils auraient passé une soirée en apéro chantant arrosé d’un ptit vin du cru… et oui comme quoi y’en a…

Comment ne pas imaginer qu’ils ont passer une nuit merveilleuse sur ces petits futons à la mode Persane ? Les yeux pleins d’étoiles ils se sont endormis comme des bienheureux…

Quelque part loin d’Ispahan

Ce soir pas de news… ils doivent etre dans une zone blanche pour tous les operateurs locaux… c’est ça aussi, l’aventure… y’a pas que Zorro qui y file au galop le dimanche soir… non. Y’a aussi le Commôdore et le Professor.

Esperant qu’ils retrouvent très bientôt la connexion, voici une page de publicité…

Ah bin non… personne n’a payé.

A vous les studios.

Si les familles ont des nouvelles, nous sommes toutouie.

Bonne nuit.

Le ptit sms de 16h

« Bien arrivé à Semirom 2376 m d’altitude.
1 hôtel… et il est fermé.
La mairie s’est occupée de nous et nous a trouvé un appartement.
Seul bémol :pas de wifi.
Le Commodore est triste car il voulait encore écrire un article. »

… vivement qu’ils trouvent du reseau… pas l’air evident.

Des News des deux Sultanors

SMS – 14h44 Heure de Montpellier, je reçois ça :

« C’est gagné Manu.

100km dans des paysages magnifiques et nous sommes hébergés chez l’habitant. Pas de WIFI mais on ne peut pas tout avoir…

Juste le jour où le Commodore voulait faire un article dans le Blog… »

Donc tout va bien… Ils avancent vers Ispahan.

Japanese Days

Hello

Il y a deux ans à cette heure-ci, Francis, Jean-Yves et moi quittions l’Ile d’Hokkaïdo pour continuer le périple à vélo vers le sud, sur Honshu.
De ce périple inoubliable, nous avions écrit un petit bouquin, resté longtemps au format pdf au fond de notre disque dur. Aujourd’hui, il est disponible chez Amazon, au format EBook (électronique) ou livre « broché » (un vrai livre donc, d’une centaine de pages, en noir et blanc).

Alors pour vous, ou pour un cadeau à un proche qui envisage de visiter ce pays incroyable en sortant des sentiers battus… ou simplement pour vivre (ou revivre) cette petite aventure au bout du monde… précipitez-vous !!!

Format Livre broché en Couleurs (21.91€) : https://www.amazon.fr/dp/https://www.amazon.fr/dp/1549724878

Format Livre broché en Noir et Blanc (9€) : https://www.amazon.fr/dp/1549572687

Format Kindle (3.18€) : https://www.amazon.fr/dp/B0753KWFT5 (nécessite l’application Kindle sur votre tablette ou smartphone, ou l’utilisation d’un « Kindle » Amazon)

Bonne lecture !

St Mathieu – St Chély

Hier soir Rve m’a amené son Apidura : une grosse sacoche de selle dans laquelle j’ai introduit de façon très compressée de quoi me changer a l’étape de ce soir, entre Meyruies et Ste Enimie, en esperant y trouver un petit hôtel sympa pour passer la nuit. Bon je n’ai pas réservé… j’aime me dire que je serai libre comme ça de choisir à  tout moment d’arrêter ou de continuer, un peu comme sans filet, mais dans un coin que je connais par cœur.

Bref ce matin je pars libre dans la tete… mon bagage bien arrimé, direction St Hippolyte, le Redares et le Mercou pour commencer. Vers Soudorgues je suis face à  ma première contrariété : le 28 ou 26 (je ne sais pas) saute… je suis contraint de rester sur le 24 ou 25 (bin oui je ne sais pas plus) pendant les 4 derniers km. Il est 10h15 et il commence a faire un peu chaud… et cette nouvelle n’est pas de bonne augure… j’ai prevu de rejoindre Cabriac via le col des Salides, et chacun sait qu’il y a quelques rampes tres raides avec lesquelles on ne plaisante pas… bon… au pire je marcherai.

Me voilà dans la vallée borgne, direction St André. Le vent s’est levé assez brusquement et j’ai du mal a comprendre d’où il vient au debut… l’aérologie de cette vallée me semble bien compliquée… mais elle se précise dans les premiers km d’ascension vers les rousses : ce sera vent dans la gueule pour aujourd’hui.

A 1km de la bifurcation vers le col de salides changement d’orientation cependant : le vent semble descendre de l’aigoual et me pousser vers Florac… je me laisse un peu porter par son orientation et je change mes plans. Exit la nuit a ste Enimie, direction Florac et apres on verra.

J’aime beaucoup le passage du tunel de Marquaires jusqu’à 10km de Florac : les Rousses, Vebron… c’est tres beau. Mais ce vent, toujours ce vent dans les oreilles… ça saoule.

Florac : croque monsieur, salade, perrier et café. Le temps de chercher un hotel : Ispagnac, l’hôtel des vignes rouges, 65€, 8km d’ici ! Que demande le peuple ? Allez hop c’est parti. Arrivé au croisement Ispagnac/Mende j’ai un peu de jambes… si je pars sur Ispagnac je sais que demain matin je vais devoir me hisser sur le causse via la montée de Quezac (une couene absolument infame au petit dej)… la j’ai le col de montmirat qui se presente a moi, 12km puis une longue descente vers Mende… et au moins ce soir je pourrai aller au cinoche… go vers le col… ca me va. 

Je monte vraiment bien jusqu’à 3km du sommet… ensuite je pioche et je me tortuguise comme à la belle époque… et toujours ce vent… et toujours ce 28 qui saute… mais ça passe. Dans la descente je calcule… il est 16h30. De balsiege il me reste 20km jusqu’à Marvejols… qu’est ce que je vais aller me tanquer a Mende alors que je peux aller jusqu’a Marvejols ? Y’a sûrement un cinoche aussi la bas.. go.. par contre zut j’avais oublié un détail : 6km de la bosse de Culture avant de redescendre vers la ville des loups. Bon… la il commence a vraiment racler les fonds de tiroir des sucres lents et des graisses, le bonhomme… ça oui des graisses il peut y aller c’est pas ce qui manque… m’enfin sur la terrasse au soleil où il prend un nouveau perrier tranche, il est pas loin du malaise vagal… le gros… d’autant que 2′ avant il a bien failli se vautrer devant ladite terrasse en se mangeant le trotoire par la roue avant… 

Bordel… quel trou ce bled. L’hôtel de l’Europe n’a pas été restauré depuis Maastrich… rien de terrible alentour. Et moi qui croyais etre a 20km de st chely… j’en suis a 33… il est bientot 18h… 3 solutions : appeler babeth pour qu’elle vienne me chercher en voiture (suis vraiment mort). Payer 50€ d’hôtel… ou monter sur mon bike et avancer au plus loin, en commençant par sortir de ce trou via le col d’Issartet (qqchose comme ça), une couene de 7 ou 8km vent de face… bin voila. C’est la que tu reflechis pas et que t’y vas.

En haut du col le soleil descend plus vite que je ne monte… sur les vallons qui suivent, même sur le plat je mets le 34×20. Une éternité plus tard j’arrive au bout du truc. 

Sms de Babeth : alors tu dors où finalement ?

Moi : dans un palace… c’est genial !

Elle : tu m’envoies une photo ?

Moi : c’est là : [photo de la maison de ses parents] Ça  fait 20 ans que je voulais faire ce périple dans ce sens là… (je l’ai fait 2 fois dans l’autre sens, c’est bien plus facile). Et pendant 20ans ce n’était jamais le bon moment. Alors ce coup ci, même avec une forme de moineau asthmatique, je pouvais pas rater l’occasion. En partant ce matin je savais que si je sentais la possibilité se présenter à moi, petit a petit, je le ferai… « tout etait dans la tête ».

190km / 3300m d+ / 10h30 de vélo 

Nouvelle Zélande, fille des Maoris et des Pakehas

​Dans ce dernier jour nous sortions du musée de Waitangi, magnifique lieu commémorant la signature du traité fondateur de la Nouvelle Zélande, entre les chefs de communautés Maoris et le gouverneur Britannique de la province en 1840. On avait sans doute tellement blagué avec le Commodore avant cette visite qu’à ce moment là on avait eu envie de sérieusement parler de ce que nous avions vu et ressenti dans ce musée – mémorial de la cohabitation pas toujours simple entre les Maoris et les Pakehas (les blancs).

On peut visiter la Nouvelle-Zélande pour y découvrir ses paysages de montagne, ses Fjords, sa côte sauvage, ses lacs… sa nature donc… le Rugby, la voile, les sports extrêmes… ses véritables talents sportifs… son histoire et sa culture bien sur… pour tant de choses.

Si dans le monde du Rugby le Haka est la marque la plus évidente d’intégration dans un sport « so British » d’un élément issu de la culture Maori, on se rendait soudainement compte qu’une très grande partie de ce qui nous a « marqué » dans le périple « mixte » (voiture et vélo…) était sans doute le fruit de cette même intégration.

Partout s’affiche un respect profond de l’environnement, et on vous met au parfum dès que vous descendez de l’avion : votre matériel de sport outdoor doit être propre. Il est contrôlé. Bien sûr aucune possibilité d’introduire plantes ou graines ou substances exotiques sur le territoire sous peine de lourdes amendes.

Dans les grandes forêts primaires du Northland vous devez désinfecter vos chaussures avant de rendre visite aux immenses et fragiles Kauri dans les troncs desquels les Maoris sculptaient la coque de leurs bateaux de 25 ou 30m de long…

Dans toutes les grandes forêts du nord ou du sud, vous êtes tenus de rester sur les chemins balisés… plus que balisés parfois même, puisqu’ils sont tracés sous forme de passerelles en bois de 2m de large et de kilomètres de long, coupés d’escaliers pour absorber les dénivelés. Nous n’avons pas eu le temps ou l’occasion de tester des itinéraires plus « libres » en montagne. Sans doute existent ils comme partout. Mais la qualité et l’entretien de ces chemins là de grande randonnée est assez incroyable.

Certaines remarques que nous nous étions faites avant la visite du musée de Waitangi ont sans doute aussi trouvé là une explication.

Par exemple sur le fait qu’aucune des côtes que nous avons visitées, ni même la pourtant très touristique Bay of Islands (toute proche de Waitangi et petit paradis terrestre par lequel débarquèrent les premiers colons) ne soit bétonnée…

Une autre réflexion portait sur la pollution visuelle des immenses panneaux publicitaires, si présente dans toute nos entrées de villes Françaises ou « occidentales », et quasiment complètement absente en Nouvelle-Zélande…

Comme si les autorités interdisaient, régulaient ce qui chez nous sont de vraies dérives d’un système guidé par l’argent et porté par les excès presque toujours au détriment de la nature.

Sans idéaliser, on pourrait dire que la Nouvelle-Zélande est la fille de parents extrêmement soucieux de l’environnement. L’influence Maori dans ce domaine est évidente, même si c’est sûrement un raccourci facile…

Côté Britannique, l’apport serait sans doute plus à chercher du côté de l’ouverture au monde, de la qualité de l’accueil aussi… et du fish and chips… et de la conduite à gauche… et là ce n’est pas un raccourci…:-)

Bref, si nous avons commencé par le côté nature et sportif (pas longtemps pour moi), terminer par le côté culturel nous aura permis d’essayer de mieux comprendre ce pays extraordinaire… et tellement lointain… et accueillant… et beau… qu’il faudrait y revenir.

Pour le moment on rentre… et c’est très long.