Si l’on devait décrire cette journée on pourrait dire qu’elle fût longue car nous logions un peu loin du centre de l’île Rousse, et la chaleur annoncée nous a maintenu jusqu’à 14h auprès de la piscine de la résidence. Ensuite nous sommes allés affronter la chaleur pour manger un bout et nous traîner en ville en attendant le ferry.
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Une fois installés dans notre cabine il m’est revenu l’envie d’écrire peut être le dernier mot de ce périple, une sorte conclusion.
Lorsque nos voyages à vélo démarrent, j’hésite toujours à reprendre cet « abonnement quotidien » avec un quart d’heure d’écriture pour dire à qui veut le lire les beaux moments que nous vivons sur le vélo. Ca peut paraitre un peu prétentieux de croire que ça intéressera quiconque de savoir qu’on a fait 50 bornes de plus et que quoiqu’il en soit ces 50 bornes étaient comme souvent belles et dures à la fois. C’est certain, rien de plus banal aujourd’hui qu’une balade cyclotouriste, qui plus est en terrain connu comme la Toscane ou la Corse. Mais bon, disons que c’est plaisir personnel avant tout alors je l’inflige à tous ceux à qui ça peut plaire un peu.
Aussi, je garde dans l’idée que dans ce monde de siderations multiples, et face à notre impuissance quotidienne à le changer, une solution peut être, pour dépasser nos nombreuses atteintes psychiques (dues aux guerres, à poutine, trump et autres Mollah, l’écoanxiété, etc…), de voyager à vélo…
Pourquoi ?
Parce qu’à vélo, même dans un pays frontalier, même sur une île en beauté, on est dépaysé. Nos habitudes changent de notre quotidien. On coupe un peu la radio et on rythme les journées autour de l’essentiel déplacement d’un point A à un point B en profitant de tous les petits bonheurs que génère cette trajectoire souvent sinueuse et accidentée. On est un touriste différent de tous les autres, car on construit notre voyage autour de ces efforts. Quelque soit la destination du jour, on est heureux de l’atteindre car elle nous a coûté force, patience et parfois courage, et on en appréciera d’autant plus la saveur, la beauté ou la quiétude.
Voyager à vélo ne vous rend pas « spécial » parceque vous êtes « super fort » mais au contraire parce que vous ressentez le privilège de pouvoir faire ces efforts quotidiens pour vous offrir ces merveilles, et pour vivre ces petits et grands bonheurs… et si vous partagez tout ça à deux (ou plus), le plaisir est décuplé (dans la mesure où la team est soudée !).
Je ne suis sûrement pas le premier à le dire 🙂 : le voyage à vélo alliant l’effort raisonnable, les plaisirs multiples offerts par l’itinéraire choisi, et les rencontres qu’on ne manque pas de faire chaque jour, il représente une expérience qu’on a hâte de renouveler dès qu’on termine la précédente.
C’est un peu tout ça que veulent raconter ces mini-recits, et lorsqu’au bord de la route descendant du cap corse, discutant avec un couple de cyclo, le mari dit me reconnaître car je publie des articles sur mon voyage, j’avoue ne pas vraiment y croire, et en même temps ça me ferait plaisir que ce soit vrai… comme me font plaisir les messages des copains qui suivent ces voyages.
Durant ce voyage nous aurons beaucoup subi la chaleur en Italie principalement. Nous aurons aussi modifié un peu la trajectoire d’origine à la suite de Firenze : effrayés par le surtourisme dans cette ville, nous avons décidé de rester ensuite loin des trop grandes agglomérations. Nous avons donc évité Sienne et Pise pour passer plus de temps a San Giminiano ou faire étape bien avant Livourne.
Bref demain nous boucleront la boucle avec Sete – St Mathieu de Tréviers.
Dans le bateau la climatisation est a fond dans la cabine. Pas de wifi.
Bonne nuit.
