Au début de cette journée magnifique, nous quittions le petit bungalow en banlieue de lannion avec une belle joie de vivre, rapidement douchée par la côte de sortie de la ville. S’ensuivaient d’autres belles couennes que nous gravissions avec entrain.
Déjà j’imaginais ce dernier compte rendu décrivant la beauté des paysages, de Saint Michel en grève, la pointe de Locquirec où nous primes une baignade salutaire et une glace Italienne.
Tel Lena Situation ou tout autre blogueur influenceur à succès, je m’interrogeais sur la suite de mon activité sur la toile. Etais-je vraiment destiné à relater des périples sans âme, sans arrêt forçant le trait d’anecdotes insipides aux yeux de mes grands inspirateurs voyageurs et autres aventuriers des longues distances… non, mes récits ne valaient rien… Pas assez de piments, pas assez de suspens, trop de vulgarité gratuite et de fautes d’orthographe que ne manquent jamais de me corriger mes relecteurs après publication…
Et puis… et puis…
Et puis en mangeant notre glace au soleil de Locquirec, Guiôm me dit : « cet aprem je m’occupe du trajet pour rejoindre le gîte de Kertangui, on va suivre le parcours proposé par Google maps, j’ai vérifié ce sont bien des routes, qu’il empreinte ». Moi : « ok mais les 3 fois où on s’est planté dans des chemins privés ou des impasses le long de la côte ou face au sentier des douaniers, rappelle toi, je pensais que ça passerait, comme toi, mais capassait pas.. ». Lui : fais moi confiance ! ». Moi : bien sûr ! De toute façon y’a quoi ? 19km à faire ? Banco. »
Après 10 bornes parfaitement exécutées, comme une partition de caisse claire à la baguette, Google annonce prendre à droite sur un grand chemin orné d’ornieres, pourrait on dire… la complication survient à très exactement 8,7km du gîte. Le dérailleur du VTC d’un joli vert olive aux reflets métalliques fait un 8 autour d’une sale branche inopinément vautrée sous la roue arrière de Guiôm.
Instantanément nous nous transformons en Eugène Christophe dans le tourmalet avec sa forge et son marteau… sans forge, sans marteau, sans tourmalet… a la force de nos mains nous réussissons à faire repartir la machine dont la pâte de dérailleur est tordue… mais ça marche !!
50m plus loin le dérailleur en 8 se transforme en dérailleur en 9… plus rien ne bouge. Dans une ultime manœuvre de mécanicien mondovelo (c) nous démontons le dérailleur pour passer en mode fixie… mais sans derive chaîne, la tentative est infructueuses car la chaîne trop longue.
J’arrive au gîte après avoir fait les courses. 30′ après, Guiôm franchit la ligne en « run and bike (de voyage, chargé a bloc »). Nous raccourcissons la chaîne grâce au dérive chaîne du propriétaire du gîte. Demain il faudra ralier la gare de morlaix en 38×18 développement unique avec une belle cote à l’arrivée des 8km.
Moralité de cette histoire : il en faut du bordel pour transformer une paisible randonnée en aventure rocambolesque.