Au rond point d’en bas j’ai lu “campanile ***”. “Au moins ce sera ouvert”, je me suis dit, “et puis y’a buffet à volonté”… alors j’ai accepté ce 112eme km en côte raide pour m’achever au crépuscule du long morceau de bitume avalé aujourd’hui. Au rond point d’en haut j’ai pris à droite, défait mon casque et ma sacoche avant, pris la chambre 8, demandé au chef de me mettre un sanglier de côté, me suis fait couler un bain à 50° pour équilibrer un peu de tout ce froid qui a puisé toutes mes ressources.
Ce matin 9h un petit -10 piquait un peu les pare-brise alentours et m’intimait le conseil d’attendre 11h avant de lever le camp.
Faire du vélo itinérant l’hiver soumet le pratiquant à quelques contraintes qu’il n’a pas l’été :
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Partir un peu plus tard car il fait trop froid ou trop nuit ou trop flemme
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Arriver plus tôt car il fait nuit trop tôt ou froid trop vite et la forme est rarement a son apogée a noyel
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Dormir au chaud est moins aisé… non parce qu’il fait froid… mais parce que même dans les endroits les plus touristiques les hôteliers ferment pour partir au ski ou dans les iles… les coquins
C’est ainsi que ce matin, je suis parti tard (11h30) par -4 encore, direction le sud sur un itinéraire aléatoirement construit au fur et a mesure de ma progression et de ma méconnaissance du terrain.
J’ai bien roulé 50km puis, pensant me trouver à 30km de Millau (“à peu prêt” comme dit Jean Michel), j’ai du accélérer mon repas (constitué d’un sandwich d’un excellent Pâté de Campagne de St Chely)(que je regrette ne pas avoir savouré plus)(mais bon…), puisque mon smartphone s’entêtait à me dire que j’étais à 55km par la voie la plus rapide que je ne comptais d’ailleurs pas prendre…
Aussi sec je suis donc reparti vers La Canourgue puis monté sur un causse pour rejoindre les gorges du Tarn via les Vignes.
Je pensais trouver un hôtel d’ailleurs aux Vignes. Par chance il y en a 2. Mais ils sont fermés. Au Rosier pareil. Les gorges du Tarn l’hiver c’est un frigo… et effectivement chauffer un hôtel dans un frigo n’a pas grand sens.
Voila pourquoi j’ai du rallier Millau après 112km et 1000m de d+ en 5h40 (escargotesque)… non pour m’acheter des gants en cuir, mais pour m’écrouler au campanile.
Demain peut être je retrouverai mon chez moi de St Mathieu si j’arrive a sortir de la douce chaleur de cette couette pour affronter le moins kkchose.
Est-ce que te te sens aventurier? Puis ce que c’est une aventure!
Ah non pas vraiment 🙂 je me sens content d’avoir reussi à braver ce froid… et d’avoir rallié sans encombres l’arrivée. J’ai eu tellement froid que c’était un peu couillon.
Moi, j’ai fait le trajet en voiture hier, depuis le Nord. Je n’ai pas senti qu’il faisait froid, dans ce secteur….
Courage à toi quand il va te falloir remonter de Millau sur le Larzac. Après, l’ancienne RN9 jusqu’au Caylar, Saint-Pierre puis les gorges de la Vis ou le col des Vents puis Puéchabon c’est selon, ce doit être kif kif en kilomètres, et hop, bonjour la maison!
Il faisait bon au soleil sur le causse vers 14h30 c’est vrai. Mais toutes les montees / descentes des faces nord ou la vallee du lot et les gorges du Tarn etaient super froides. J’ai gardé mes 3 couches + coupe vent + gants ski tout le trajet… et ce matin -3 ça donne moyen envie… mais faut y aller qd meme.