A Nikko il se fait tard mais il faut raconter un peu cette journée.
Elle s’annonçait un peu délicate car 130KM annoncés et un temps orageux à l’arrivée, dans une ville touchée récemment par les fortes pluies qui inondent une partie du japon, tout ça avec quelques nausées et maux de tête au réveil pour moi… fallait pas mollir. Heureusement les copains m’avaient dit « oui mais t’inquiète on commence par 13km de descente ». Bon avec des réconforts pareil c’est sur, tu peux pas rester au lit.
Tout se passe idéalement jusqu’au km 80. Petit restau sympa bord de route. Les copains du cuisinier reviennent d’une belle cueillette de champis.
Quelques gouttes mais pas l’orage annoncé. On sort de table et comme d’habitude on va discuter un peu avec le propriétaire du lieu qui nous demande où l’on va : « Nikko » qu’on lui dit, donc, puisque c’est la qu’on va. Et là comme chaque jour il se passe quelque chose de pas anodin : dans une attitude sévère il met ses bras en croix. .. comme pour dire que non… Nikko, ça passe pas. Ce petit moment où d’un coup l’avenir de la journée devient incertain.
Bon on y va quand même parce qu’on croit comprendre qu’il y aura plus loin plusieurs solutions pour s’y rendre, à Nikko. Et puis le professor confirme qu’il y a plusieurs routes.
On remonte donc sur nos bécanes : 14h il commence à faire nuit, c’est quand même bizarre.
Et puis on arrive au premier barrage routier. Pour être sûrs on demande à l’autochtone si à vélo, en bricolant un peu, on pourrait pas y passer quand même par la route barrée. ..
L’autochtone dit peut être mais avec un air bizarre : la même tête sûrement que lorsqu’il est dans ses toilettes et qu’il a trop mangé de bon riz. .. une tête qui dit que peut être ça passe mais qu’on va en ch…
Du coup on y va (oui parce que la déviation proposée à l’air de monter… faut pas déconner nous on veut descendre).
A partir de la on découvre un paysage dévasté et une route couverte de boue, de gravats, trempés. .. un lac couvert de troncs arrachés à la forêt. Des pans entiers de pins arrachés comme des micados. Des traces de boue sur les arbres à 3m au dessus du niveau actuel sûrement très haut déjà. On a l’impression d’être envoyés spéciaux sur terrain dévasté.
Mais on roule.
Une dernière fois on nous détourne vers la montagne au lieu de plonger via un tunnel sur la ville qui semble pourtant proche.
A partir de la plus de repis… ça monte. Ce coup ci la nuit tombe pour de vrai. On croise une tribu de singes dans un secteur bien perdu à la tombée du jour, puis on arrive au col. On se change pensant basculer enfin vers l’arrivée. Et puis non ça remonte. Ça n’en finit pas. Un col. L’arrivée de cette montée infinie ? Non la route sur Nikko est encore barrée ! Il faut continuer de monter. Encore 5 km entre 8 et 10%. Arrivée en haut 1450m, il fait nuit noire.
On se change car on est trempés. Tout au fond de la vallée on voit Nikko illuminée. Elle me paraît incroyablement loin. On a entendu en montant des sifflements de rapaces de singes et parfois on aurait pu croiser un ours… On ne sait pas pourquoi cette route monte jusque là. .. On a cru 3 ou 5 fois être en haut mais jamais on y arrivait. C’était interminable.
Bref 18h30 il fait nuit noire on bascule dans la descente. Un camion nous double, je n’ai pas de phare avant mais je ne peux pas résister, je saute dans sa roue et je laisse les copains s’éclairer à la frontale de Francis.
La descente se fait à bloc, un camion devant et un autre derrière qui m’allume la route. On descend un peu à « tombeau ouvert » mais c’était ça ou se geler à suivre Francis.
Arrivée en bas détendu et content de mon choix. Les compères me rejoignent il reste que 2 km pour rejoindre la guest house extra sympa d’où j’écris ce billet.
Il est 19h quand nous posons les sacs.
Une vraie étape de timbrés… 140km et pas mal de denivele … mais demain c’est journée de repos. Nous visiterons Nikko qui est un petit Kyoto paraît il.
Petit restau quand même. ..
Et on se couche cuits.
Bizz
Mais quel périple !
Faut du mental …chapeau .
Mais vous êtes à la limite de l’inconscience les gars ..je sais bien tout ce vélo et ces efforts vous boostent aux endorphines mais attention vous nous faites peur !
Dormez bien sans cauchemar et profitez bien de votre journee repos demain !
Encore bravo et merci doctor d’avoir encore assez de force pour taper ce billet .
Une promenade quoi !
On s’est balladès peinards.
Cuits, trempés, rincés, séchés….on sait pus quoi penser de vous, El professor, commodore, i manuelor! Vous êtes quoi, en fait? En train de vous japoniser sans doute? Pas trop quand même revenez!
Et timbrés Véro il le dit lui même … timbrés
Timbrés à 50cts. .. c’est pas non plus trop grave…
Cela vous démangeaient d’aller voir plus loin !…..
Même pas un crevaison ??????…….
C’est incroyable !……..
Merci pour le reportage !…..
Mais vous n’êtes vraiment pas obligés de refaire pareil après la journée de repos….Oh combien méritée !….
Même si il y a un gueuleton à la clé….
Souvenirs souvenirs d’un gars qui m’avait fait rêver en son temps avec son bouquin, à me raconter rien qu’à moins son tour du monde à vélo, enfin il devait y en avoir d’autres qui avaient lu son bouquin, mais moi je m’en foutais, j’y rêvais, à faire comme lui. Le type s’appelait Guigny, il s’appelle d’ailleurs toujours Guigny mais il a rangé sa bécane depuis tout ce temps.
Hé bien, je ne pensais pas que notre Manu et ses comparses nous la joueraient à la Guigny, ce soir. Epaté
Opunaizzzzzzz on a épaté le gars qui nous épate ! Inversion des planètes, trou noir, fulgure aux poings, goldorak go ! Believe zi unbilivibol ?
Je dirais même plus épaté de campagne !!
C’est ça. ..
Quelle journée! Quelle balade (ce sont plutôt tes petits poèmes, Manu, les ballades).
Et les champignons, sont-ce des pleurotes?
Si tu ne le sais pas, ton père pourrait sûrement te dire sissanson.
Je ne sais pas trop. J’ai pris une série de photos de champi mais je n’ai rien reconnu… peut être quelques sanguins. … je vous passerai les photos pour analyse.
Chapeau les trois valheureux guerriers des souvenirs inoubliables!!!
Tu crois pas si bien dire !! On n’a pas terminé le périple qu’on a déjà des souvenirs incroyables. .. Et mal aux jambes aussi 🙂
vous frisez le danger !! pourquoi pas faire du stop, un camion aurait chargé les vélos et vous seriez montés dans la cabine.
Faut pas faire les fiers avec une telle météo.
quand même avec un Professor, un Doctor et un Comodor, les grands esprits sont réunis, intelligence, sérieux, ne vous
mettez pas en danger chaque jour !
pour les infos, c’est du direct « grand journal » merci