A l’issue d’une nuit bien courte, due à une chaleur assez étouffante dans pas mal de chambres (il faut dire qu’on n’avait pas jugé bon de mettre en route la clim… grave erreur car les chambres n’étaient pas ventilées), nous voilà sur le point de partir pour l’étape reine. Quelques détails nous indiquent que la journée sera encore chaude…
Cette étape nous mènera à Porto-Vecchio via le col et les Aiguilles de Bavella, la forêt de Zonza, et le lac de l’Ospédale.
La montée sur Bavella est véritablement dure, en deux parties assez raides, avec des pentes avoisinant les 11% dans plusieurs secteurs pour un total de 30km environ.
Comme depuis le début du périple, on note la pauvreté des indications routières Corses : très peu de panneaux indicateurs de distances, aucune borne kilométrique le long des routes… Pour ceux qui n’ont pas de compteur (moi par exemple), on évolue dans le plus grand flou, se basant uniquement sur les sensations et quelques calculs hypothétiques de géolocalisation. Mais le paysage est tellement beau qu’on n’a que faire de se localiser… Avancer mètre après mètre dans la canicule de la première partie d’ascension est assez épuisant. Une petite crevaison nous permet de souffler un peu avant de repartir.
Arrivée au col de Larone, avant la petite descente qui précède l’ascension finale, de 7, 8 ou 10km, on ne sait pas… On verra bien. Le décor est magnifique, les aiguilles de Granite et leurs Taffoni (moins visibles que dans la Restonica mais quand même bien présents par endroit), le rendent unique. Les grandes dalles de granite brut inspireraient tous les grimpeurs présents. Les pins Laricio rafraîchissent heureusement l’endroit.
Temps et sueur, coulent
Kilomètres comme Aiguilles
S’érigent, immobiles
– Bavella, Corsica
Le Col de Bavella, une fois n’est pas coutume, arrive « plus tôt que prévu », semble t-il après 7km seulement de grosse pente dans cette deuxième partie.
Rafraîchissement, quelques litres d’eau, quelques kilos de chips, et pourquoi pas quelques produits hors « alimentation du sportif », aussi, se dégustent avec délectation dans un paysage de rêve et une ambiance bon enfant.
Passage au sommet du col et quelques photos souvenir…
On file ensuite vers Zonza, le col d’Illarata et le lac de L’Ospedale au bord duquel nous faisons notre pause pique nique, agrémentée d’un petit bain bien agréable.
Jybe, Denis et moi déboulons vers Porto Vecchio en profitant d’un excellent revêtement et de belles courbes de descente. Dans les faux plats qui précèdent l’entrée dans la ville, Jybe nous fausse compagnie, discrètement pour s’adjuger la pancarte d’entrée dans la ville ! Hélène, revenue sur nous dans les derniers km, rate de peu le sprint pancarte (partie un peu tard dans le sprint final…). Belle victoire à la ruse de notre organisateur en chef, dans la proche banlieue 🙂
Là nous nous croyons presque arrivés. C’était bien mal connaitre le coin. Nous étions en fait encore à une 10aine de km de nos appartement, situés à Santa Giulia, en bord de mer. Une dizaine de km en bord de mer, constitués de petits raidars à passer « à l’injection », qui vous cassent les jambes en moins de temps qu’il faut pour l’écrire.
Après ces derniers km haletants, nous arrivons au « Palace de Santa Giulia », un parc d’appartements bien sympathiques tout proches de la mer.
Magnifique plage, un peu encombrée de bateaux, certes, mais avec une eau tellement limpide et chaude qu’on s’y baigne avec délectation, après s’être violenté les cuisses toute la journée.
Pour clôturer cette superbe journée, Jybe nous a dégoté un restaurant tout simplement extraordinaire, « le Portail » à Santa Giulia. Serveurs et patrons aux petits soins, tous les produits locaux en provenance de Bonifacio (espadon, viandes, fromages…) et d’une très grande fraîcheur, de très bons vins, clôtureront cette journée qui restera sas doute la plus belle du séjour, à mon gout.
Le but de la société n’est de procurer à chacun le bien-être ? Merci pour ce billet très intéressant