La Sncm ayant lancé Lundi 8 Juin un préavis de grève pour le Jeudi, date de notre retour prévu, nous avons donc du bouleverser nos plans pour être à Ajaccio dès Mercredi soir, pour embarquer pour notre voyage de retour.
Il fallait donc joindre Ajaccio directement, sans passer par Ziccavo, étape initialement prévue, surnommée « étape du saucisson » par certains (enfin… par moi…) en mémoire des photos postées il y a deux ans par la troupe d’alors qui avait pu s’approvisionner en charcuterie Corse dans ce petit coin de paradis pour le cholestérol.
Bref on n’ira donc pas à Ziccavo. En échange, 150km prévus, via Lieve, Sartène, Propriano, Porticcio et arrivée par la 2X2 voies d’Ajaccio.
S’extraire du lit à 5h30 ne pause pas de problème car la nuit a été courte, mais ce coup ci excellente. Par contre, lutter d’entrée de jeu s contre une pente à 16% pour s’extirper de la crique de la plage de Santa Giulia est un peu plus problématique. A 6h30, ce premier km nous met dans l’ambiance, la sueur au front, la pédale craquant doucement sous le poids du corps encore à moitié endormi.
Bon mais on n’a pas le choix, on y va. Il faut être impérativement à 16h30 à l’embarquement à Ajaccio, pas vraiment le temps de se morfondre. Pédalons.
Le col de Baccinu et ses 700m de D+ sur 12km nous attend comme « entrée chaude ». Pas trop dur de trouver un rythme serein dans ses pentes assez douces, heureusement car la chaleur, elle, n’a déjà plus rien de doux. Au col, on bascule dans la descente. Petit déraillage pour moi, sandwich à la main, un peu de chance de ne pas me retrouver par terre, mais ça va, on avance.
A Noci Orone, alors que notre itinéraire file tout droit, comme d’ailleurs Denis et le Camion l’ont effectivement fait, le groupe à l’arret discute avec un autochtone, qui indique un raccourci pour Propriano. Situation cruelle : impossible d’appeler Denis (seul le réseau SFR fonctionne et il n’est pas dessus, à priori), Bernard ne semble pas entendre nos appels, que faire ? Prendre le raccourci et gagner 10km dont 300m de D+ au moins ou faire parcours initialement prévu et risquer d’arriver plus tard et plus fatigués que par l’option « raccourci » ? Après quelques minutes d’hésitation, on voit revenir, à notre grand soulagement, le camion, qui avait vu l’appel d’un N° inconnu et s’est douté qu’il se passait quelque chose, espérant que ce ne serait pas grave. Rapide Breafing, Bernard file rejoindre Denis sur la parcours prévu initialement, pendant que le reste de la troupe file par le raccourci, donnant Rendez-vous à Bernard peu avant Propriano.
La route raccourci est magnifique, en sous bois, avec des vues sur la côte Ouest de toute beauté et la traversé de quelques jolis hameaux.
Nous rejoignons Denis et Bernard comme prévu quelques km avant Propriano.
Le groupe reformé file sur Ajaccio par la route côtière puis par quelques « toboggans » qui font à nouveau bien mal aux cannes. La chaleur est toujours bien présente et la consommation en eau est abondante.
Dans Porticcio, une dernière portion très raide videra nos dernières réserves d’énergie. Puis l’arrivée sur Ajaccio, un véritable défi lancé aux cyclistes par la mairie, sans doute, se déroule obligatoirement sur la bande d’arrêt d’urgence d’une 2X2 voies : une façon de dire que les vélos ne sont pas les bienvenus dans la ville ? En tout cas excessivement dangereux et stressant pour un groupe comme nous.
Après avoir retrouvé le Camion, nous rangeons les vélos et les sacs et filons faire quelques emplettes et boire un petit coup.
La soirée sur le bateau de la compagnie « Méridionale » est parfait : apéritif sur le pont, puis repas au restaurant du bateau, soleil couchant à travers les hublots, de bons plats de bons vins… que demander de plus ?
S’ensuit une nuit parfaite jusqu’au réveil à 6h.