Sayonara


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Il fallait bien que ça se termine.

Hier à 20h15, le Commodore a passé la ligne d’arrivée à l’aéroport de Montpellier, chargé de 2 cartons (des vélos du Professor et du sien) après ses 3300 kilomètres de vélo, 9kg perdus, des images plein la tête et bien heureux d’avoir été au bout d’un de ses rêves.

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Le Professor reste quelques temps encore pour faire découvrir le Japon à son épouse, Sycha, mais en voiture ce coup-ci.

Mais à l’évidence « Sudvelo au Japon » s’est terminé hier soir.

Bien sûr, pour moi c’est un peu différent, puisque je suis rentré il y a 18 jours déjà… mais j’avais continué de suivre leur course vers le sud un peu comme si j’avais été avec eux.

Aujourd’hui, on replie le blog, on ferme l’album : c’est fini.

Et ce voyage qu’on avait tant préparé, tant attendu pendant des mois, d’une attente interminable faite d’excitation, d’impatience, de quelques doutes aussi, ce voyage qui devait durer un mois pour moi… une sorte d’éternité…  après lequel je ne pouvais même pas me projeter…  ce voyage aujourd’hui semble avoir duré une seconde. Une seconde carrément dense, d’accord, mais une seconde quand même. Une parenthèse dans nos vies.

Il faut sans doute aimer suivre des chemins lointains et interminables pour vérifier qu’à chaque fois ils se parcourent en une seconde. Pour moi c’était la première fois… et j’espère vérifier ça quelques autres fois encore.

Et comment tous ces souvenirs, ces images, ces histoires, ces moments d’euphorie ou de lassitude des longues heures sous la pluie, tiennent ils dans cette seconde ? C‘est un mystère de notre conscience, non ?

Pour finir, il faut dire aussi à quel point j’ai aimé suivre mes deux compagnons, qui n’avaient pas besoin de moi pour accomplir leur périple (alors que sans eux je ne pense pas que je serais parvenu à Matsumoto), et qui m’ont intégré à leur binôme (je n’ose pas dire couple pour ne pas effrayer leurs épouses :)) avec la plus grande bienveillance.

Alors j’ai retenu une phrase de chacun qui, il me semble, ne pouvaient pas sortir d’autres bouches…

La première du Commodore qui, un matin devant un petit déjeuner d’excellente qualité (c’était souvent le cas), devant sa soupe, son poisson cru, son riz, ses petites salades, son toffu, nous dit (à peu prêt) :

  • “j’avais hâte de sortir de mon rêve pour vivre notre journée”.

J’ai trouvé ça génial. C’était exactement ce que je pensais aussi, on vivait une sorte de rêve éveillé que nos rêves nocturnes ne surpassaient pas. On perdait presque du temps à rêver la nuit. Et ça allait tellement bien avec sa façon de vouloir vivre ces bons moments que je l’ai retenue, cette phrase.

La seconde du Professor, incorrigible optimiste… Les jours de pluie forte, en montagne, rincés pendant des heures, pour moi le pire était la traversée des tunnels. Dans un bruit de tonnerre les camions doublaient sans nous laisser trop d’espace. C’était des moments terribles, j’avais hâte de sortir, même sous la pluie battante ou dans le vent.

Dans une petite interview live du Professor, à la question “alors, dans ce tunnel de la mort, que ressentez vous ?” il répondait :

  • “super ces tunnels. On est à l’abri, il fait chaud, vive les tunnels”.

Je peux vous assurer que pour se sentir bien dans ces endroits là, il faut être sacrément optimiste et ne rien craindre de son prochain, conducteur de poids lourds…

Voila.

Alors on n’en est pas là, mais si d’aventure il se dessinait d’autres itinéraires dans un proche avenir, pour les gars de sudvelo, je me dis que je ferai tout pour y participer de nouveau.

A bon entendeur.

Salut.

« Chapter closed ».

Merci à tous ceux qui nous ont suivi et encouragé, de loin ou de près. Ca nous a fait très plaisir