Au revoir les amis


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Ce matin sera notre dernier matin ensembles, tous les trois. Ça fait un peu drôle de devoir laisser les copains terminer ce périple sans moi. J’aurais vraiment aimé les accompagner jusqu’au bout, mais cela m’était impossible. Alors il faut s’y résoudre.

La suite de mon parcours, seul, passe par Kyoto, où je vais me rendre en train. Je dois y retrouver Natalia et Mark, les amis de Liz (du club Sudvelo), qui ont proposé de m’héberger 2 nuits. Comme je souhaitais absolument voir Kyoto avant de repartir sur la France, c’était la solution idéale.20150918_120713

Donc aujourd’hui pour mon dernier jour, il va falloir démonter mon vélo et l’emballer dans un joli « sac à vélo » (acheté la veille, juste avant l’apéro), puisque dans les trains au Japon, les vélos ne sont acceptés qu’emballés.

Francis et Jean-Yves ont décidé de m’accompagner jusqu’à mon départ. Une fois tous mes sacs fermés, nous passons un dernier moment ensembles dans le quartier commerçant, puis prenons un déjeuner copieux dans un beau Restaurant avant de nous diriger vers la Gare.


Le cœur un peu serré, nous nous séparons sur le quai de la gare. Il leur reste 1300 kilomètres à faire pour atteindre Kagoshima. Il me reste 3 jours à faire le touriste et à profiter pleinement de ma fin de séjour.

Au Japon, les trains sont toujours à l’heure. Ce jour-là, je dois changer deux fois de train pour rallier, vers 18h, la banlieue Est de Kyoto. Je prends un premier train équivalent de nos « inter-cités », puis le Shinkansen (l’équivalent de notre TGV), puis à nouveau un « petit train de banlieue ». Entre chaque train, je dois, dans la gare, changer de « plateforme » car le Shinkansen ne dessert pas les mêmes quais que les « inter-cités ». J’ai 10 minutes pour effectuer ce changement, en trainant avec beaucoup de peine mon lourd vélo (14kg) mal emballé dans son sac, et me rendre au N° du quai indiqué dans mon billet « général ». Au moment où le train doit passer, il est là. Je n’ai pas à me soucier de savoir si c’est le bon ou s’il a du retard ou de l’avance : non. Puisqu’il est là, à l’heure, c’est le bon… heureusement car je ne sais pas lire les panneaux lumineux. Je monte dans le train, me dirige à chaque fois vers le contrôleur qui baragouine quelques mots d’anglais et lui demande, en montrant mon billet, en essayant d’abord en Japonais :

  • « Nan Ban desu ka ? » (sur quel N° de quai devrai-je aller lorsque nous seront dans la gare où de ma correspondence ?)  

Il me donne le N° du quai et la destination du train que je devrai prendre.

Avec les N° de quai et l’horaire des trains en correspondance, rien de plus, après 2 changements, j’arrive à destination. Natalia vient me chercher à la gare et nous passons récupérer sa fille, qui suit un cours de tennis.

J’ai la chance d’assister un moment à l’enseignement d’un sport que je connais bien, à des jeunes d’une petite dizaine d’années. Un groupe d’une douzaine de mômes qui tapent dans la balle sans bruit, avec beaucoup de sérieux. A la fin, les enfants commencent par ramasser toutes les balles (comme sur un court collectif Français, classique), puis le moniteur leur demande de faire 3 tours de terrain en courant. Il désigne ensuite l’un d’entre eux lui demandant de rytmer la séance d’étirements. C’est alors lui qui scande les “1, 2, 3 et 4” des mouvements d’ assouplissement. Chaque élève note maintenant sur un carnet, les erreurs qu’il a faites, et comment il doit les corriger. Il présente le carnet au professeur, qui, s’il remarque une faute d’orthographe, renvoie le gamin faire 3 autres  tours de terrains et corriger sa faute… à la fin de cette séquence de près d’un quart d’heure (entre la fin des échanges de balles et la fin réelle du cours), les enfants rangent leur raquette dans leur housse et retrouvent leurs parents en bord de court. Incroyable rigueur, incroyable respect des élèves envers le moniteur, incroyable calme maintenu sur le court…

Je passe la soirée avec Natalia et Mark, mes hôtes, accueilli comme un ami, avec beaucoup de chaleur et de bienveillance. Ils m’indiquent la meilleure façon de visiter Kyoto, le lendemain, ce que je ferai tout seul.

Kyoto est une ville extraordinaire, bien sûr. S’y promener à pieds de temple en temple, ou dans le quartier Gion, suivre le flot des apprentis Geisha, s’arrêter aux petites échoppes, manger une soupe aux haricots rouges, dans le temple d’Okunoin se perdre loin de la foule en suivant un énorme papillon noir avare de coups d’ailes et aux trajectoires saccadées et inattendues… rentrer le soir vers la banlieue, en train, “comme un Japonais”, avec les pieds enflés d’avoir tant marché, et les jambes plus lourdes qu’après 140km de vélo.

Une soirée arrosée avec Natalia, Mark et leurs amis puis une nouvelle visite de Kyoto, accompagnée cette fois-ci, le lendemain, en famille. Un merveilleux repas dans une petite veranda privative surplombant la cohorte des enfants fêtant leur quartier restera l’un des plus jolis instants de ce petit séjour.

En soirée, Natalia et Mark me laissent à la magnifique gare de Kyoto, à l’architecture ultra moderne, surpeuplée mais sans stress, faisant face à l’immense tour visitée la veille. Je pars en direction de Tokyo pour deux dernières nuits au Japon.

De la gare de Tokyo je file en taxi jusqu’à mon Hôtel, sans intérêt mais bien situé par rapport à l’aéroport.

Le lendemain matin c’est  la course au carton à vélo : pour embarquer dans l’avion, il faut en effet avoir le vélo empaqueté dans un carton. Il me faudra 4 heures pour trouver ce fameux carton, puis encore 3 heures pour emballer le tout (démonter le vélo entièrement, organiser les sacoches et emballer solidement l’ensemble).

Pour la soirée j’ai rendez-vous avec Miho, l’amie de Francis qui est justement sur Tokyo en ce moment. Elle m’emmène à Ginza où nous retrouvons une de ses amies avec qui nous passons une excellente soirée, entre derniers achats et petit restaurant, pour un repas arrosé de bières et de Saké… j’en ai vraiment abusé, et dans mon état de fatigue extrêmement avancé, je tiens bien mal l’alcool… Miho me raccompagne jusqu’à l’Hôtel où je m’écroule littéralement sur le lit.

Le lendemain, comme tous les matins j’ouvre un œil à 5 heures. Il fait une chaleur étouffante dans la chambre car je n’ai pas éteint les lumières et tout est resté fermé… j’ouvre grand, je mets le réveil à 7 heures pour terminer de ranger mon sac. L’avion est à 10h. Je quitte l’hôtel en Taxi car je n’ai pas la force de marcher jusqu’à la gare routière pourtant à 500m à peine, avec tout mon chargement (vélo, sacoches, sac à dos)…

L’avion décolle à l’heure.

Bye Bye Tokyo.

Au-dessus des nuages, le Fuji domine… dommage, nous n’avons pas eu le temps de faire connaissance… j’espère pouvoir revenir bientôt pour ça…

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