L'Oncle de Miho
Tristesse ce matin : mon petit vélo en fil de fer a disparu hier. Il m’était cher ce petit fil de fer. J’avais commencé à raconter son histoire de voyage : c’était le vélo de Nath, j’aurais aimé qu’il lui envoie des ondes japonaises tout au long du voyage pour lui raconter le bout du monde… et puis non… il a décidé de se débrouiller tout seul, il a disparu au bord du lac. J’espère qu’il aura été trouvé par un gamin qui en fera bon usage et pourra jouer avec au « tour de France », sur la plage, par exemple.
Bref, sinon, aujourd’hui, direction la mer. Ce soir on sera à Koushiro, la première grande ville du périple. Quand je dis « grande » il ne faut rien exagérer… 180000 habitants au Japon, c’est plus un bourg qu’une ville. Mais pour nous ce sera le premier pas dans l’urbanité nipponne.
Avant ça une centaine de kilomètres à aligner, dans une bonne chaleur d’Aout. On laisse donc les volcans pour retourner vers l’Ouest. Au lac de Toro, nous avons droit à notre pause déjeuné. Aujourd’hui c’est soupe de pâtes et friture : cuisine au wok, toute simple, mais sacrément efficace pour reprendre des forces.
Sur cette étape nous avons roulé assez « fort » car avec les jours qui s’enchainent, on gagne un peu en fluidité et en automatismes.
Ce soir à Kushiro, nous logerons dans un petit Hôtel dont le propriétaire est l’Oncle de Miho, une amie de Francis, habitant à Montpellier. Arrivé en ville, comme en campagne, le GPS est l’outil indispensable, mais pas suffisant pour trouver un tel établissement. Là, nous sommes plantés aux coordonnées GPS exactes et pourtant nous ne voyons pas l’hôtel ! Il nous faudra interroger plusieurs passants pour qu’au final, de jeunes lycéennes en uniforme nous indiquent de contourner le pâté de maison pour trouver l’entrée de l’immeuble qui fait pourtant 4 étages mais n’est pas du tout indiqué comme étant un hôtel, et n’en a pas du tout l’apparence…
L’établissement très simple accueille pas mal d’ouvriers du bâtiment. L’Oncle de Miho et sa compagne se disent ravis de nous recevoir. Nous disposons pour la première fois d’une chambre individuelle chacun, vue sur les toits, les supermarchés d’en face, et les fils téléphoniques ou électriques qui zèbrent un ciel tout gris. On a même une petite Télévision à écran cathodiq
ue, mais inutile d’essayer capter autre chose que des chaines Japonaises… le repas du soir et le petit déjeuner sont constitués des même ingrédients, distribué en mode « self-service ». L’ambiance autour de la table est assez froide. Nous sommes les seuls vacanciers, et les autres convives n’ont pas franchement l’humeur à sourire, leur boulot ne doit pas être facile… c’est une vraie immersion dans le monde ouvrier Japonais, qui restera elle aussi gravée.
Kushiro : Petit Hôtel de l’oncle de MIHO (nom de l’Hôtel oublié).
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